J1 Calenzana – Ascu Stagnu
On se
lève à 5h pour prendre le petit déjeuner en slip sur la terrasse et il fait
déjà 21°. Ça promet pour la journée…
On
remonte un flot continu de randonneurs chargés de sacs de plus 20kg !
Et puis
on se prend en photo devant le mythique panneau du départ du GR20.
6h25,
c’est parti, enfin…
On se
lance dans une ascension de plus de 10km et 1 360 D+, pas très technique,
ni trop raide. On adopte assez vite notre rythme de croisière. On double
énormément de randonneurs qui nous laissent gentiment passer. Tout le monde a
la banane et c’est top !
Au
refuge d’Orto di u Piobbu, on décide de se poser de 10’ pour manger une pâte de
fruit, on achète un coca et une Orezza (eau gazeuse corse) qu’on se partage et
on s’étire vite fait.
J’en
profite pour recharger en eau au maximum. Je préfère trop porter que
manquer !
Quelques
centaines de mètres plus loin on traverse une passerelle qui surplombe des
randonneurs en pleine récup… Il est hors de question, en tout cas pour les 3ers
jours, de faire trempette. J’ai trop peur de perdre du temps et d’arriver tard
mais aussi de devoir repartir les pieds mouillés et de choper des ampoules
et/ou crevasses !
On
enchaîne sur l’ascension d’un col de 750D+ pour 4km qui s’avère être technique.
L’échauffement est fini, on attaque le dur ! Le chemin est raide, on
évolue que sur de la roche et du caillou. Il nous faut bien lever les genoux et
faire attention à la pose des pieds.
Plus on
approche du sommet (2 000m) moins je suis à l’aise. Je suis souvent sujet
à un coup de mou dès que je passe les 1 800m d’altitude (bouffé de
chaleur, le cœur qui monte un peu plus et donc forcément un rendement moindre)
et cela dure environ 30’ mais après ça va mieux.
On
passe le col et la montagne nous offre une vue magnifique sur une grosse partie
de notre parcours mais aussi sur la descente vertigineuse qui nous attend.
Toujours aussi rocailleux, pas beaucoup d’espace pour poser un pied complet sur
le sol, ce n’est que des arrêtes de roche.
La
descente à grandes enjambées n’est pas pour tout de suite.
On
arrive au 2ème refuge et on décide de se poser 30’ pour préparer nos
sachets lyophilisés (20’ de préparation), de s’étirer, d’enlever nos chaussures
et chaussettes pour nettoyer un peu nos pieds car c’est très poussiéreux. En
attendant, on se prend un coca, un Orezza et on papote avec les randonneurs qui
sont très dubitatifs et perplexes sur notre objectif et la légèreté de notre
matériel.
En
parlant de randonneurs, on croise de tout : des groupes de copains jeunes
et moins jeunes, des couples (plutôt jeunes), énormément de retraités qui
réalisent un rêve qu’ils avaient en tête depuis longtemps, des randonneurs en
mode mulet (sac de +20kg), des randonneurs expérimentés au vue de leurs
matériels. Le gros des randonneurs partent sur le GR en 12j afin d’avoir 2 ou
3j de plage après et le font davantage dans le sens Nord-Sud mais aussi un
nombre significatif de randonneurs qui ne font que la moitié du GR.
On
effectue la dernière ascension sur le même rythme que le départ en faisant bien
attention de ne pas trop envoyer car nous appréhendons beaucoup notre état
musculaire du lendemain. La descente est du même acabit : que de la pierre
sur laquelle nous ne pouvons courir…
On
arrive au refuge d’Ascu Stagnu (station de ski) un peu avant 17h et après 9h50
d’effort, 31km et 3 050mD+ et 1h30 de pause cumulée.
Nous
sommes hébergés au sous-sol de l’hôtel et c’est très spartiate.
Une
jeune tenancière autochtone nous accueille :
- « Bonjour, le repas est servi entre 19h et 19h15
après c’est fini. Y-a-t’ il des végétariens ou autre chépakoi ? »
- « heu, non. »
- « tant mieux, je les déteste ! Suivez-moi
je vais vous montrer votre chambre ».
Gros
blanc dans le groupe…
Une
vingtaine de chambres alignées de part et d’autre d’un long couloir, composées
de lits superposés pour 4 à 6 personnes et sans fenêtre. Mais ce qui me gêne le
plus c’est qu’il n’y a pas de porte ! On dirait des box d’écurie…
La
tenancière s’arrête à un box et constate un randonneur qui s’est approprié un
lit :
- Elle : « qu’est-ce que vous faites
là ? »
- Lui : « on m’a dit de m’installer là où il y a
de la place »
- Elle : « Qui ? Qui vous a dit
ça ? Un petit ? »
- Lui : « Oui, c’est ça votre collègue, pas
très grand… »
- Elle : « C’est un con ! OK, vous pouvez
rester là, de toute façon je vais régler ça avec ce petit con »
2ème
gros blanc dans le groupe…
Une
bonne douche froide (pour la récupération), on prend bien le temps de
laver nos affaires, de s’étirer et place à l’apéro : une pinte de Pietra,
Coppa, Lonzu. J’avoue que je me suis acheté un collant intégral de récupération
(bien gainant, pas très agréable ni esthétique mais qui favorise la circulation
sanguine). OK j’ai l’air d’une danseuse…
Bien
évidemment on débriefe et on décide juste de changer notre alimentation pour
passer au taboulé dès le 2ème refuge puis les pâtes au 3ème
refuge car on s’est senti un peu lourd en se partageant les 2 mais il faut
également qu’on s’hydrate davantage et plus tôt. On se doit de boire quelques
gorgées toutes les 20’ d’autant plus qu’on ne devrait pas manquer d’eau entres
les sources potables et les refuges.
On est
plutôt satisfait de notre allure d’évolution (bien qu’on sache que les 2ers
jours ne sont pas propices à courir). De plus, nous n’avons pas jardiné mais
juste effectuer quelques erreurs de trace et quelques 300m de plus. Le GR est
plutôt bien indiqué avec suffisamment de marquage pour se rendre compte assez
rapidement d’une erreur…
On a
fait 31km – 3 050D+ en 9h50 dont 1h10 de pause cumulée.
19h
pétante le repas est servi et nous sommes agréablement surpris car c’est
copieux et bon (soupe de poireaux, un demi poulet basquaise avec patates et
légumes, et une tarte). Ça fait du bien d’autant plus qu’on se prend un
bon digestif avec une liqueur de myrthe !
21h, on
prépare nos affaires pour le lendemain et à 22h tout le monde est dans son box.
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