Morvan Oxygène Trail, Château-Chinon, Nièvre le 30/06/2018.
par Marc F.
"Incroyable, Château-Chinon doit se situer en Andalousie, il fait
33° ce samedi dans le Morvan, ma région de cœur ! Ma ch’tite femme s’est
courageusement alignée sur le 9 km (D+370) et moi sur le 30 (D+1230 et 31,9 km
en réalité). Je suis le 1er des 2 à m’élancer à 16h parmi les 160
concurrents annoncés, sur une ligne de départ écrasée de soleil. Après environ
1,5 km de bitume surchauffé, nous bifurquons dans les chemins boisés et
légèrement plus frais ou d’autres à découvert, en plein cagnard, empruntant de
bons petits raidillons dont la difficulté va croissante. Un fada de foot avec
écouteurs intégrés s’extasie « pénalty pour la France !! » après
avoir déjà réagi sur la barre de Griezman… Par chance, pour ma quiétude, je
n’ai pas pu le suivre. La chaleur est pour l’instant supportable, même si ma
casquette fait office de gouttière, et je l’affronte avec la tranquillité du
gars qui a pris une poche à eau d’1,5 L. Le plus dur est finalement de ne pas
céder aux sirènes des petits ruisseaux si frais, si attirants, pour s’asperger
en permanence… J’arrive au ravito du 17ème km largement dans les
délais, et là, c’est le mental qui prend le relais à la vue de la
douzaine de concurrents qui attend pour être raccompagnés en navette…
Concentration donc et retour aux fondamentaux du coureur : remplissage de
ma poche à eau, avalage rapide de quelques TUC et verres de Coca (lien non
sponsorisé) et je repars prestement (sic !) pour arriver à LA CÔTE du
parcours, une montée de 500 m droit dans la pente, avec un sol qui se dérobe
sous les pieds. Passé, au ralenti mais passé quand même. Quelques pauses
fraîcheurs dans les ruisseaux pour la redescente en t° désormais indispensable,
utilisation de tuyaux d’arrosage de particuliers compatissants, autant de gestes
qui vous donnent un aperçu de ce que peut signifier le mot bonheur !
Encore quelques passages de villages typiques, de forêts, de montées, de
descentes, d’un morceau de route interminable et… l’un des volontaires de
course me crucifie par son « plus que 6 km » !! Je suis
alors complètement à l’économie, marchant dans les montées et les parties
exposées au soleil, concentré sur mon hydratation : quand la casquette ne
goutte plus c’est mauvais signe et je réapprovisionne. Un calcul post-course me
permet d’estimer à 5 L le total de boissons ingurgitées lors de cette course.
Une dernière montée au calvaire, ça ne s’invente pas, et courte redescente dans
les rues de Château-Chinon, la boucle est bouclée, le corps va bien, la tête a
souffert !!"
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