Le raid
vu par le chasseur Mathieu :
"Poussé
par Matthieu et sa soif de nouveaux défis à sa mesure, j’ai accepté de
rejoindre son équipe pour le Noctiraid, sans trop savoir à quoi m’attendre mais
avec quand même une légère inquiétude du genre « à quoi ça rime ? ».
Pour le
premier point, Soumia a rapidement manifesté son intérêt et après les quelques
tergiversations d’usage d’un côté, contrées par quelques mensonges éhontés –
mais rassurants – de l’autre, notre équipe fût enfin bouclée.
Pour ce qui est du
nom, disons que ça fait une plaque de cadre mythique pour son vélo ;-)
L’attente est un peu longue avant le départ, et alors que tu te reposes la question posée en préambule, on peut compter sur la bonne humeur des équipes USN pour te remonter le moral.
Bref, on
attend, on attend et… ça y est le speaker appelle les raiders à se diriger sur
la ligne de départ. Je souris, car au moment même de l’annonce, j’étais en
train de me dire que j’irais bien me coucher.
Au parc à vélo, nous enfourchons nos bécanes, et après quelques hectomètres en compagnie des pêcheurs (qui vont très vite nous déposer) nous comprenons que la course ne fait que commencer : la terrrible côte de la Madeleine se dresse devant nous, nous rappelant que oui la Chevreuse c’est beau (même la nuit) mais que c’est pas plat du tout !
Marc nous avait prévenu : « les sous-bois ne seront pas secs ». On peut lui reconnaître un sens aigu de l’euphémisme. A croire qu’ils cultivent de la terre molle dans la région !
Bref ça
glissait, ça s’embourbait, ça enraillait la transmission des vélos... du VTT
pour les purs, en somme. Soumia aurait mérité un baptême de VTT plus soft, mais
elle prend sur elle… et avance coûte que coûte ! Sa ténacité est à la
hauteur de sa réputation : indéfectible ! Et puis nous pouvons
compter sur les encouragements continus de Matthieu : ceux-ci ne
faibliront pas jusqu’à l’arrivée.
Conjonctivite et tirs de précision ne faisant pas bon ménage, j’ai encore bien arrosé. Mais l’esprit d’équipe ayant été forgé dans l’épreuve, la solidarité de mes coéquipiers s’exprime immédiatement… en se mettant au diapason de ma performance. 12 en 9 tirs. Merci, ça fait chaud au cœur !
Pas le temps de lambiner nous reprenons déjà nos montures pour le 2ème run, motivés comme jamais (plutôt jamais en fait). Je jetterais bien un voile pudique sur la suite mais signalons tout de même mes erreurs d’orientation qui nous coûtent quelques kms supplémentaires et le coup de fil de l’organisation qui pensait qu’on s’était vraiment perdu (sympa les mecs d’avoir prévenu ma femme à 4h du mat’, j’ai reçu un accueil chaleureux en rentrant).
5h du matin. Nous voici enfin de retour à la case départ pour entamer le run&bike, quand l’organisation nous arrête ! La dernière épreuve est annulée, soi-disant pour raisons de sécurité – le balisage n’étant plus assuré. Nous ne sommes pas dupes ! Lancés comme des balles, nous étions déjà revenus sur le 71ème équipe (certes handicapée par un bris de chaîne) et nous pouvions viser la 70ème.
Alors en
conclusion : à quoi ça rime ? « Une nuit pour se
dépasser », ce n’est pas une promesse en l’air ! La nuit complique
bien des choses mais l’équipe permet de se surpasser et au final tu vis des
moments magiques, un peu hors du temps, quand tu domines la vallée de la
Chevreuse par temps clair, et cette impression pas désagréable d’être un
naufragé sous les étoiles. "