récit de Julien C. (bravo à lui !)
"Bonjour à toutes et tous,
Nous avons tous été durement
touchés par la période actuelle et même si notre buroooo a encore plus que
d’habitude été génial pour nous occuper et nous maintenir en forme, notre
passion commune a forcément été vécue moins activement qu’avant.
Je viens vous raconter ici
comment malgré tout ça j’ai réussi à organiser et courir mon premier marathon. Désolé
pour la longueur mais j’ai quand même plus d’un an à vous conter 😊
La genèse :
En novembre 2019, je suis l’un
des premiers à m’inscrire au marathon de Paris 2020. Je sors d’une bonne saison
avec la découverte du trail (rdv en trail inconnu + challenge BPCE), un RP sous
les 2H sur le semi et un peu plus de 1000km cavalés dans l’année. Je me sens
prêt pour ce que j’envisageais de faire avant mes 30 ans : courir et
terminer un marathon.
La préparation débute et je me
sens super bien. Plus de 400km couru en un peu plus de 2 mois et patatras le
premier confinement est annoncé. Confinement qui sera synonyme pour mes garçons
et moi d’enfermement strict, et de la fin du sport en extérieur. Pour faire
bonne mesure, je vais malgré tout courir 10 km dans ma cour de parking le 05/04
date à laquelle le marathon aurait du se tenir. Mais clairement ni la tête ni
les jambes ne sont là pour envisager de faire plus ce jour-là.
Le 11 mai, jour du déconfinement,
je suis le premier chez Décathlon pour m’acheter un VTC et commencer le
velotaf. Quel bonheur de pouvoir compléter la panoplie du coureur avec ces 2x35
minutes quotidiennes de plaisir sur roue. J’y prends vite gout mais au vu du
contexte et de l’annulation de toutes les courses officielles la motivation pour
la course à pied n’est pas là…
Mais rapidement un objectif
proposé par Raphaël me titille : il propose d’organiser le marathon des 5
ponts : 42km et des brouettes permettant de relier 5 ponts entre Rueil
Malmaison et Sartrouville. La date est calée au 1er novembre et l’idée
est d’aller au rythme du plus lent (probablement moi) et se suivre jusqu’au
bout. Raph prévoit un ravito à mi-chemin et un resto en extérieur à la fin avec
nos familles. Au poil !!! la préparation recommence pour moi. …
Raph et son
célèbre « sourire » J
Mais là encore, le second
confinement nous coupe dans notre élan et la « balade » est annulée
au dernier moment…
Le mois de décembre arrive avec un nouveau beau projet proposé par L’US : un semi-marathon ekiden par équipe de 4. Les 4 Fantastiques jouent le jeu à fond (trop pour certains) avec Raph sur 7km, Nadine et moi sur 5km et Manuel sur 4km. On finira sur le podium parmi 12 autres équipes ! Super moment avec recherche du meilleur parcours (un peu de D- pour Raph et moi, une piste d’athlé pour Nadine), différents essais, des encouragements et conseils de tous et des temps canons pour toute l’équipe. Sauf que de mon côté l’épreuve me blesse un peu au genou et je suis mis au repos forcé…
Décembre 2020 - Fêtes du
gras : je me lance
Courant décembre, je fais
traditionnellement du gras. Cette année 2020 n’a pas dérogé à la
« règle » avec l’arrêt de la CAP liée à ma blessure et je rentre des
fêtes avec un beau 102.8kg à la pesée ! mazette !
Cet électrochoc est salvateur et
je cale rapidement la date du 10 avril, choisis mon programme de préparation
(12 semaines à base de 4 séances hebdo), planifie la première sortie au 18/01/2021
et me lance le défi personnel de le compléter de 2 exos quotidiens :
chaises et gainage avec au moins une fois par semaine l’augmentation de la
durée (j’ai commencé le 28/12 avec 1’45 de planche et 1’ de chaise, et en suis
à 9’30 sur les 2 exos le 22/03 !).
A ce stade, j’ai juste prévu de
courir seul ce marathon, avec l’aide de mon épouse au milieu avec un beau
ravito qui me permettrait de me changer intégralement et de repartir au mieux.
Le projet grossit peu à peu au
fil de ma préparation
Le groupe issy running est
vraiment très actif (il est passé de 350 à 700 membres depuis mon inscription sans
lien direct entre les 2) et je me décide à partager mes semaines de programme
running. Cela me permet de rencontrer des voisins géniaux avec qui je
partagerais des heures de blablarunning ou de séances VMA à distance via
discord (encore merci le Buro je n’en ai ratée quasi aucune). Difficile de
nommer tout le monde (et vous me pardonnerez les oublis) tellement j’ai été
très souvent (et bien) accompagné sur ces 48 séances de préparation. Je pense
forcément à Coline qui m’a énormément accompagnée (même sous la neige !!!),
Jenny, Christophe le voisin et sa connaissance des forêts du coin, Pierre qui
n’a presque pas raté les séances VMA, Sébastien et Didier toujours de bons
conseils, Christian et Eric les métronomes, Gilles, Bénédicte, Laura,
Christophe, Philippe …
Cette préparation se passe très
bien, probablement bien aidé par la bonne compagnie et mes exos de renforcement
quotidiens qui me permettent d’encaisser au mieux cette répétition d’efforts.
Cette période est marquée de 2 belles sorties un peu originales et non prévues
au départ : un technitrail avec la section et le tour de Paris avec Issy
running :
A force de reconnaissance du
parcours, on finit par caler définitivement le parcours du jour J. Ce sera 2
boucles avec un ravito organisé par ma famille et celle de mon ami Alan :
-
En premier une boucle « touristique »
qui passe derrière Notre Dame de Paris
-
En second un gros tour dans le Bois de Boulogne
C’est Sébastien qui s’occupe de
la partie technique pour créer la trace GPS (heureusement qu’il était là J ) définitive :
De nombreuses personnes se
proposent de nous accompagner sur tout ou partie du parcours et je mets alors
en place un live tracking de notre avancée afin de leur faciliter le fait de
nous retrouver sur le trajet.
Les jours précédents le grand
jour
A quelques jours du départ les
annonces du gouvernement modifient un peu la donne. Plusieurs partants en
profitent pour s’isoler en province et le groupe se dépeuple peu à peu pour de
bonnes raisons.
En sus, la météo est annoncée
puis confirmée : il pleuvra toute la journée ! J’aurais préféré un
temps sec, mais à choisir je préfère la pluie à des températures élevées. Et de
toute manière, je n’ai pas fait tout cela pour rien, et on part donc sur un
marathon en version bretonne (ça tombe bien du coup) !
Le jour J : Samedi 10
avril
Le rendez vous est fixé à 7h50. Mon pote Alan est déjà là à la maison quand Raphaël et Sophie nous rejoignent à la maison. On se rend au point de rdv et je commence seulement à me rendre compte de l’ampleur que va prendre cette journée puisque le groupe au départ est composé de plus de 10 copains et copines d’Issy running qui vont nous accompagner pour la première boucle (voire toute la course pour Philippe). C’est fou.
Groupe des partants auquel il faut ajouter Christophe notre
photographe en chef !
Covid oblige, je ne leur tombe
pas dans les bras mais malgré le sourire je suis très touché par leur présence
et j’ai mis quelques km à m’en remettre.
On attend 8h comme convenu pour
les éventuels derniers partants, et on lance le chrono ainsi que les live
tracking (qui ont très bien fonctionnés).
Les premiers km se passent
bien : parc Suzanne Lenglen, petit détour autour du parc Javel car
celui-ci est fermé, on rattrape les quais via le souterrain, et on envoie
jusqu’à ND. Didier a une première alerte au 6è ou 7è mais choisi de continuer.
Les marathoniens sont en forme et le rythme plutôt bon (5’45 de moyenne sur le
premier semi), mais je suis probablement parti trop vite et ne le comprendra
que plus tard.
Regardez moi ce groupe d’enfer !!!
Il est très important pour
moi de parler un peu de l’importance qu’ont eut nos accompagnants à vélo
Sophie, Christophe et Stéphanie pendant cette balade hors norme. Non content de
gérer comme des pro les rares passages piétons en bloquant la circulation au
prix de leur genou parfois, ils ont assuré un ravito personnalisé tout au long
de la course. Sans vous je ne serais pas arrivé au bout c’est sur. Merci !
#coeuraveclesmains
Sébastien et Alan mes deux compères primo-marathoniens du jour
Cette première boucle se passe
plutôt facilement, avec une bonne ambiance malgré les gouttelettes qui
persistent (on est quand même loin des averses annoncées 2 jours plus tôt). Cette
pluie aura permis d’éviter que les parisiens sortent en ce samedi matin et on
est presque seuls sur les quais ce qui facilite notre trajet.
On arrive donc au point de départ
et du ravito organisé par la femme de mon ami Alan et la mienne ainsi que nos
enfants. Nos accompagnants de la première boucle sont remplacés au pied levé
par de nouveaux partenaires : Coline, Christian, Gilles. Je me change,
prends quelques bonnes choses à manger et on repart un peu avant 10h direction
le parc St Cloud.
Raph et moi au ravito !
Jusque là tout va donc très bien
pour moi, mais je me souviens très bien de la difficulté que j’avais eu de
finir le tour de Paris (33km) et suis donc précautionneux. Malheureusement je
vais vite avoir raison et une première alerte au quadri gauche me pousse à
marcher un peu dans le parc St cloud. Les copains Alan et Sébastien m’attendent
un peu et je repars poussé par l’envie de ne pas me décevoir et bien aidé par
tout le monde. Mais je sens déjà que ça va être très dur de finir.
Je repars pour presque 6km un peu
moins vite mais parvenu au 33èmekm environ le calvaire commence avec
des douleurs importantes dans les cuisses puis mollets quelques dizaines de
seconde après chaque reprise de course. Je souffre mais Coline et Raphael
notamment me poussent et enchainent les blagues (pour Raphael) ou les
encouragements (pour tout le monde) de me détourner de ma douleur. Je peine,
mais parviens tant bien que mal à alterner des phases de marche et des phases
de « course ». Je suis vraiment dans le dur et pendant 7km c’est
vraiment l’horreur. Sans ce groupe de copains je ne serais pas arrivé au bout
c’est certain.
Alan et Sébastien sont loin
devant mais m’attendent car ils veulent finir avec moi. C’est fou ! les
pauvres j’ai du leur faire tellement mal mais en même temps ça m’aide aussi de
les avoir dans le viseur (même si pour cela ils doivent faire des tour de rond
point :D ).
Les 2 derniers km arrivent, on
sort de Boulogne pour rentrer dans Issy les Moulineaux et l’adrénaline me
permet de « remettre les gaz » (notez bien les guillemets :D ) pour
finir en trottinant dans la douleur après un peu plus de 4h20 d’efforts. Nos
femmes, garçons, et tout un tas de copains/voisins sont là ! C’est
complètement fou. Mon petit me mets une médaille autour du cou (Christophe en
avait préparé une dizaine pour fêter les champions du jour ! quelle idée
géniale ! merci), l’autre Christophe m’offre du chocolat (quelle idée de
prévoir un marathon 6 jours après Pâques ;) ) et tout le monde est heureux
pour nous. On boit une bière bien sur, on s’échange des sourires et des clins
d’œil et je me rends peu à peu compte de ce que je viens de réussir grâce aux
copains.
Les finishers du jour si bien entourés
En théorie, une personne
organisée aurait dressé ici la liste des remerciements largement mérités, mais au
vu du nombre de personnes impliquées dans cette belle histoire, j’ai peur
d’oublier quelqu’un. Mais sachez toutes et tous que je vous suis infiniment
reconnaissant pour les émotions que cette journée m’a procuré. Si ce moment a
été une réussite c’est en grande partie grâce à vous. Que ce soit via votre
présence active le jour J, lors des nombreuses sessions d’entrainement, vos
encouragements, vos félicitations…
Je ne peux évidemment pas oublier
de féliciter mes 2 compères primo-marathoniens du jour qui ont eu la noblesse
de m’attendre pendant toute la fin de course. A cela s’ajoute un big up à
Pierre qui suite au confinement a couru seul ce premier marathon que nous
avions partiellement préparé ensemble. Bravo les mecs ! chapeau !!!
Pierre au départ et moi-même … crevé :D
Pour finir quelques liens
vers :
-
Les photos prises pendant la course par
Christophe et les autres (si vous souhaitez que j’en supprime n’hésitez pas à
me le dire) https://drive.google.com/drive/folders/15mtDvspriNuKMVy8zxKbqPTGPz9ijvfV?usp=sharing
-
Ainsi que la vidéo prise et montée par
Raphaël !!!! encore merci à toi !!! https://drive.google.com/file/d/14mnRRw3tk_gTvoWspte63oGPZ6lI0qlG/view?usp=sharing"