par Patoche dit Patrice ..
« Les terrils pour finir une prépa marathon, mais quelle idée ?!? »
Pour la fin de ma préparation
marathon pour Budapest, j’avais une sortie de 25 bornes prévues.
Quoi de mieux que cette sortie
rendez-vous aux Terrils pour la faire et en profiter de sortir de mon parcours
du Canal de l’Ourcq.
Me voila donc inscrit sur le
fil aux deux courses : la nocturne le samedi et la Sauvage le dimanche
matin.
Les hostilités commencent par
un restaurant le midi où j’ai profité pour déguster des endives aux gratins.
Plat typique du nord auquel je n’ai pas le droit à la maison étant le seul à
aimer ça.
Puis une visite de Valencienne
avant d’aller chercher les dossards et prendre nos quartiers à l’hôtel.
19 heures approchant, il est
temps de se mettre en tenue de combat. Un peu surpris par la fraicheur mais
supportable. Le départ est donné, Cassandre s’envole direct pour terminer 3ème.
Je pars tranquille avec le groupe et là, ma première découverte avec les Terrils : un monticule de « sable » noir à grimper. Ça ne me semble pas insurmontable jusqu’au moment où mes pieds ne trouvent plus d’appuient et que je glisse. Grand moment de solitude et me demandant « mais comment je vais arriver au bout de cette petite montée ». Merci à la fraternité du trail, en me faisant pousser voire tracter par d’autres coureurs, et en trouvant finalement des appuis, j’arrive en haut du premier terril. Autant vous dire que je me suis fait déposer par le groupe.
Je repars et là arrive le
second Terril plus facile à grimper avec son parcours en lacet.
J’ai compris à ce moment-là
pourquoi Nico nous a fait un détour plein de lacets au début de l’A1 pour
trouver un raccourci qu’il ne trouva jamais. C’était pour nous mettre dans
l’ambiance ou soit disant pour éviter un bouchon.
Donc, je grimpe assez
facilement rattrapant des traileurs marchants dans la montée et arrive la
descente. Pas trop compliqué mais pas évident de trouver des appuis surtout
dans la nuit. Une angoisse m’envahit : ne pas me faire une cheville à deux
semaines du marathon de Budapest. Je me suis même dit mais qu’est-ce que je
fais dans cette galère ? Avec un gros doute pour le lendemain.
Le speaker avant le départ
nous avait annoncé une super ambiance sur le parcours, il ne nous a pas menti.
Du monde partout pour nous encourager en pleine nuit avec ambiance son et
lumière. Il nous a promis de la boue, il ne nous a pas menti non plus.
Après le second Terril, c’est plat et malgré le terrain boueux, j’arrive à remonter à la hauteur de Nico et Laurent pour finir tous les trois ensembles.
Lendemain, le départ du 25k
est donné à 10h15. J’y vais pas serein. J’ai même pensé à abandonner et aller
faire ma sortie de 25 bornes dans le coin. J’assume et me dirige vers le départ
avec Cassandre, Mathieu et Yoann. On part tranquillement ensemble.
Là, rebelote avec le premier
terril. Le groupe monte et moi je reste au milieu à chercher désespérément mes
appuis. Le second terril arrive, la descente est plus facile avec la lumière du
jour. Mes appuis sont solides, bon signe pour mes chevilles. Je fais ma course
à mon rythme et voit que Cassandre et Mathieu ne sont pas très loin. J’accélère
pour revenir à leur hauteur pour le 3ème terril qui comme le second
est en lacet : se monte et se descend assez facilement.
J’avais proposé de pacer
Cassandre. Mais ce dimanche, j’avais les jambes. Promis, Cassandre ce n’est que
partie remise.
Une fois passé, je savais que
c’était du plat sur 4 kilomètres. J’avais des jambes de feu, je dis à Mathieu,
je mets un peu de rythme et vous attend au ravito. Je pars sur un train allure
marathon cible. Un traileur me voyant le dépasser comme une flèche me dit
« tu as loupé le départ ou quoi ? ».
Arrive le 4ème
terril : 2ème souffrance. Le volontaire m’annonce que je suis
85ème. Je grimpe ce terril qui ressemble au premier mais plus haut.
Arrivé au milieu, plus d’appui, je commande à mes quadris de pousser, ça répond
pas. Grand, grand moment de solitude planté au milieu du terril sans pouvoir
avancer. Des traileurs me poussent puis abandonnent ne se disant qu’est-ce que
c’est que ce boulet qui est parti en chaussures de course… J’arrive à faire un
ou deux mètres à quatre pattes. Puis je vois que sur le côté sur parcours
j’aurai plus d’appui et que je vais arrêter de gêner les autres. J’y vais et
finit par grimper. La descente est fidèle à la montée : très abrute. Je me
laisse glisser en bas jusqu’à reprendre mes appuis. Je dois perdre une bonne
vingtaine de place si ce n’est trente sur ce terril.
Je repars et me dirige vers le
ravito du 13ème kilomètres. Je prends le temps de récupérer, de
recharger ma gourde. Je vois Mathieu arriver. Je le laisse faire son ravito et
on repart ensemble. Là c’est quasiment que du plat et une balade en forêt avec
pas mal de sigle. On en profite pour accélérer la cadence sans se mettre dans
le rouge. Le volontaire du 4ème terril avait annoncé la couleur
« pour le dernier, il y aura une corde ». Ambiance. Je voulais
conserver des forces mes quadris étant bien meurtris par ma semaine, la course
de la veille et les 4 terrils.
Avec Mathieu, nous remettons
pas mal de concurrents. Le parcours est agréable avec une bonne odeur de
sous-bois. Le kiffe. On cavale en se demandant où est ce 5ème
terril. Il est à la fin au 22ème kil de mémoire. Et effectivement
une corde nous attend. Je prends la corde et me tracte pour monter. Et, ca le
fait très bien au final. Nous voilà donc sur la fin. Mes jambes se réveillent.
Mathieu m’avait dit qu’il voulait un peu envoyer sur la fin. Il n’a pas été déçu.
Grisé par la perspective de finir, plus que 2 kils, me voila parti sur une
allure de 4’ au kil jusqu’à 3’52’’. Mes quadris qui sifflaient avant le 5ème
terril. Là, plus rien, des jambes de feu.
Je vois que Mathieu a du mal à
suivre. Je ralenti pour finir ensemble sur une moyenne de 4’10’’.
Avec Mathieu, nous terminons
60 et 61ème (nous avons rattrapé pas mal de monde). 6ème
de ma catégorie. Contrat remplit faire 25kils en 2h15, pas de cheville en
l’air, des sensations de ouf et surtout une super ambiance avec un groupe de
dingue. Le temps était avec nous, pas de pluie, pas trop chaud, pas trop froid.
C’était parfait.
Finalement, ça le fait les
running sur cette course. Ça m’a obligé à être prudent et ne pas me cramer pour
Budapest. A refaire avec des chaussures de trail surtout quand il a plu toute
la semaine et plus de fraicheur.
Nico a proposé que je porte
une oriflamme pour faire pacer de la section. Pourquoi pas, une idée à creuser
pour des prochaines sorties. 😉
C’était ma première sortie
week-end avec l’US (hors sortie internationale). J’en garde des étoiles plein
les yeux. Merci le burô et Nico pour cette organisation sans faille. A refaire."