"Comme pour les Orphelins Baudelaire, j’ai envie de commencer mon
texte par : « Si vous aimez les histoires qui finissent bien, vous
feriez beaucoup mieux de choisir un autre livre »…
Samedi 6h j’attaquais donc les 60km 3700D+ du Verdon Canyon Challenge. Mon
objectif était de le courir entre 10h et 12h mais différents conseils
contradictoires m’ont perturber :
Patrice « il faut que tu
sois dans les 12 premiers »
Ma femme « fait attention à
toi »
Mes enfants « Papa t’es le
meilleur »
Jean-Jacques « Profite du
paysage »
Eric « tu vas
crever »
Marc « passe vite ou très
vite »
Dès le premier kilomètre ça attaque par un single très technique. La
chaleur est déjà importante mais supportable. Pierriers, chemins sinueux,
racines, escalades … pas moyen de courir mais il faut être extrêmement
vigilant. Au 4éme kilomètre un gars est sur le côté il s’est cassé la cheville
et l’hélicoptère est en route….Au bout du 15éme kilo on descend dans le canyon,
de bien ça devient magnifique. On attaque le chemin Martel avec ses escaliers
taillés dans la roche, son escalier métallique aérien, ses deux tunnels taillés
dans la roche, le tout le long des eaux turquoises du Verdon. Le chemin est
assez roulant. Je suis accompagné par 3 gars qui ont le même rythme que moi et
ce n’est que du plaisir !
Tout va donc très bien jusqu’au 35éme. Nous sommes sortie du canyon et la
chaleur devient insupportable. On passe sur le pont de l’Artuby (182 m) d’où
s’élance des malades en saut à l’élastique.
Juste après le pont on rentre sur un terrain militaire, il faut imaginer un
chemin de pierre blanche, large pour permettre à deux camions militaires de se
croiser. Bien évidement ça monte, bien évidement c’est le cagnard, il n’y a pas
d’ombre, zéro. Personnellement, je me concentre sur mes bâtons, je ne cours
plus, personne ne cours plus…on arrive à des ravitaillements où tout le monde
s’allonge sous le barnum. Certains parlent d’abandonner. Ambiance.
Après l’avant dernier ravito ça se complique : vidange par le haut,
l’eau n’arrive plus à soulager, la nourriture ne passe plus, je suis totalement
vidé. Quelques kilomètres avant le sommet, le ciel s’obscurcit et j’arrive à
repartir un peu plus vite. Je viens d’arriver au dernier ravito et la grêle
tombe pendant 10 minutes. La chaleur revient dès la fin de l’orage.
La fin est très très longue. Je croise des traileurs allongés sur le côté.
Ils me croisent dans le même état plus loin…
La descente dure 3 kilomètres et
comme le dit l’organisateur dans son road book : la section finale est
raide. Elle est aussi technique, impossible de dérouler.
Enfin l’arrivée en 12h43. La
délivrance !
En conclusion : côté
physique, musculairement pas trop de problème (merci aux séances de PPG du
Jeudi), la chaleur à eu raison de moi.
Côté course : une première
partie magnifique, une seconde beaucoup moins. L’ambiance est bonne mais on est
souvent seul.
Nicolas"
Bravo Nico, t'es le meilleur ! :):):)
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