J4 : Vizzavona – Cozzano
5h, on
se lève péniblement, on s’habille et on se dirige vers le réfectoire ou nous
attend un plateau avec café, thé, beurre, confiture, pain et madeleine (bien
évidemment on complète avec notre pot de Nutella).
Musculairement
tout va bien, j’ai les pieds un peu gonflés (je prends soin de mettre du strap
sur les malléoles bien écorchées afin d’amortir un tant soit peu les chocs)
mais je sens tout de suite la différence dans mes Asics Trabucco : des
véritables chaussons…
La
journée commence par un faux plat montant empruntant une route forestière. En
fait il s’agit d’une variante qu’il nous faut emprunter pour rejoindre le GR20
quelques km plus loin.
Cependant,
on se pose plusieurs fois pour nous repérer sur la carte car le balisage est
pratiquement inexistant. Je ne suis pas très d’accord avec l’orientation de Ben
et notre situation mais il est plus au fait que moi sur la lecture de carte et
plus compétent. Je le suis sans trop remettre en question ses décisions mais je
ne comprends pas tout.
Toujours
est-il, qu’il a raison ! On récupère le GR20, pas tout à fait où on le
pensait à l’origine mais là où il l’avait prédit. On s’en sort bien. Respect.
S’en
suit une longue ascension (7km pour 750D+), en sous-bois ou coulent des
dizaines de petites rivières qu’il nous faut traverser avec une agilité de
gymnaste averti…
Ben
s’exerce à un nouveau rituel : à chaque rivière il y trempe sa casquette
et enlève ses chaussures pour bien remettre ses chaussettes et enlever les éventuels
petits cailloux !
Puis
quelques kilomètres de faux plats, sur du sentier où nous pouvons courir. On
rattrape nos Lyonnais et on effectue quelques hectomètres avec eux !
Nous
avons rendez-vous avec nos 3 compères au refuge de Capannelle pour déjeuner
ensemble. Apéro : charcuterie, fromage (merci Dédé), St Yorre mais on ne
se lasse quand même pas de notre taboulé déshydraté. Arrivent les Lyonnais et
on finit notre repas ensemble. On prend un peu plus de temps mais on profite de
tout le monde. L’ambiance est au top et on se marre bien !
Vavon
décide de faire le reste de la journée avec nous (15 bornes pour 700D+ et
1 300D-) en nous jurant qu’il ne nous ralentirait pas, qu’il ne serait pas
un boulet, qu’au pire il le ferait à son rythme et nous rejoindrait le soir…
Mais bien sûr !
C’est
parti, on repart tous ensemble (le Vavon et les Lyonnais) pour une côte pas
très longue (5km et 500D+) mais d’une part la charcuterie et le fromage me
pèsent sur l’estomac (quand on est une machine de haute précision le moindre
écart se paie ;-) et d’autre part 3 des 5 Lyonnais mettent un rythme
d’enfer. Je n’arrive pas à les suivre. Je ne comprends pas : nos sacs sont
plus légers et au regard de leurs horaires sur les 3j précédents on a plus et
mieux récupérer. Seul Vavon les tient au contact, j’ai l’impression qu’il a
quelque chose à nous prouver.
Toujours
est-il, plus nous montons plus le ciel se couvre et une nappe de brouillard
nous enveloppe. Il fait chaud, humide, ce n’est pas désagréable et puis cela
donne un autre aspect de la montagne.
Arrivé
au refuge de Prati, les 1ers Lyonnais nous attendent. J’apprendrais
qu’ils se sont lancés un défi sur cette ascension (ça me rassure) !
D’un
coup le ciel se dégage et nous offre une vue magnifique sur la mer… C’est
magique !
On
repart tous les 3 (les Lyonnais profitent encore du spot) car on n’est pas
arrivé : il nous faut sortir du GR pour rejoindre notre gîte (avec
piscine) qui se situe bien plus en bas dans la vallée et qui accède à une route
pour notre assistance. Après une légère côte (c’est relatif au regard de ce
qu’on a déjà fait mais elle est bien passé), c’est donc 14km de descente qu’il
nous faut encore avaler.
On se
fait plaisir, Vavon nous filme assez souvent et Ben se prend pour Kilian Jornet
ou François d’Haene dans une pub en allongeant sa foulée, à faire quelques
sauts, 2 gosses… Il faut dire que le terrain s’y prête. De mon côté je suis
plus timoré et craint la blessure. J’ai aussitôt fait de leur signaler que je
me prends les pieds sur une pauvre pierre qui traîne et effectue un vol plané
pour me voir atterrir à 10cm d’une autre pierre… Grosse frayeur et gros coup de
chance ou plus de peur que de mal (un peu écorché aux genoux et aux
mains) ! Avertissement avec un minimum de frais !
Comme
nous sortons du GR, il nous faut suivre un nouveau balisage qui est moins bien
indiqué et fréquent. On est 3, on
discute tout en courant et serpentant le long d’un large chemin forestier et
forcément on est moins vigilant donc on se paume 2 fois. On ne perd pas trop de
temps mais au bout de 40km d’effort ça semble une éternité et c’est bien
rageant.
Enfin
Dédé et Charly viennent à notre rencontre, il ne nous reste plus que 2km selon
Charly… Plus que 500m et on est arrivé... Ah non, encore 200m… 5’ de course
plus tard, c’est juste après le virage… Finalement, c’est après le virage au
bout de la longue ligne droite… J’ai envie de lui planter un compas dans
l’œil !
On
prend possession de notre gîte à Cozzano: gros confort avec une chambre
pour 2 (1 lit double), douche, pas de pression sur l’horaire du dîner… Cerise
sur le gâteau : notre hôte nous propose même de faire une machine pour nos
vêtements (monnayant 5€). Que demande le Peuple !
Direction
la piscine avec vue sur la montagne !
Ça fait
du bien aux jambes. Il faut avouer que j’ai les pieds bien amochés (surtout la
voûte plantaire) et quelque peu gonflés.
Place à
l’apéro (faut bien reconstituer l’organisme et surtout en houblon) ! Le
repas est top : plancha de charcuterie, Osso-buco, tarte aux pommes ou
Trio de chocolat… Bien évidemment on n’oublie pas notre petite liqueur offert
par notre hôtesse.
Une
fois dans la chambre, Ben fait tout une histoire avec la chaleur « je ne
vais jamais réussir à m’endormir, il fait trop chaud, ils auraient pu mettre
une clim…. ». Du coup, il créé un courant d’air avec la fenêtre de la
chambre et celle de la douche. Je me réfugie vite fait sous les draps et mets
mon masque.
Cette
étape représente tout de même 52km pour 2 200D+ réalisée en 12h (dont 1h35
de pause cumulée).
Demain
il s’agit de la dernière journée, une longue journée puisqu’on s’enquille 4
étapes, dont les Aiguilles de Bavella avec pas mal de D+ et retour des
cailloux...
23h
Dodo.
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