"Dans l’optique de candidater
au Trail des Ducs de Savoie (la TDS à Chamonix), il nous faut des points.
Quoi de mieux qu’un trail à
1/2h de la maison !
Le trail du viaduc des
Fauvettes propose plusieurs formats autour d’une boucle de 17km pour
450D+ : soit 17km, 34, 50 ou 100 bornes !
Après un été arrosé, en
dilettante, des séances du mardi et jeudi en mode « j’ai pas envie d’être à
fond », il faut que je me fasse une raison et que je me prépare
psychologiquement à ce que ce 50 kilomètres va être long... D’autant plus que
mon partenaire Benoît est plutôt en forme !
Nous sommes 135 sur la ligne
de départ dont un Fortiche de 2013 : Youssef El Gourch !
Nous partons dans les 15
premiers sur un rythme que je trouve assez soutenu.
Mais jusque-là tout va
bien : les 7ers kilo sont roulants avec de larges sentiers en forêt,
quelques faux plats, la météo clémente et le terrain sec. Néanmoins je ne cesse
de m’interroger sur ma présence et la question « mais qu’est-ce que je
fous là ? » tourne en rond dans ma tête.
Nous évoluons assez vite au sein
d’un gruppetto et je sais pertinament que je ne tiendrais jamais ce rythme sur
les 2 prochaines boucles. La seconde partie est davantage technique avec de
beaux singles, et 3 bonnes côtes bien raides. Mais le parcours est très
sympa !
Juste une petite galère avec
mon camel back qui fuit au niveau du tuyau, du coup j’ai toute la partie droite
du corps complétement trempée… Heureusement j’avais pris une flaque souple avec
un peu d’eau car 17km sans ravito et sans eau c’est long !
1h40 pour la 1ère
boucle, 1’ d’arrêt au ravito et c’est reparti.
Je me sens un peu mieux et
prend le lead sur le plat. On double certains du 34km et de la marche nordique.
Les gens sont très sympas, s’encouragent et laissent passer facilement.
Au km30 je commence à fatiguer
et les ischios tirent un peu… Normalement je suis plutôt à l’aise en côte car
je récupère un peu en marchant mais mon partenaire tient un rythme élevé et les
relances deviennent de moins en moins franches…
1h45 pour la 2ème
boucle, 4’ d’arrêt au ravito et c’est reparti.
Au bout de 2km de plat, je
m’arrête pour marcher… J’en ai marre ! Les jambes sont lourdes et j’ai mal
aux ischios. Benoît me bouscule un peu « si on commence à marcher sur
du plat, on n’est pas arrivé ! ». C’est plus un faux plat montant que
du plat… Je me force donc à courir et tenir une certaine allure au moins sur
« le plat ». Arrivent les difficultés techniques et il garde presque
le même rythme en côte que sur les 2ers passages. « M’en fous je ne
relance pas, na ! ».
On reprend 2 gars je ne sais
pas comment ! A partir du km40 je vis un calvaire : j’ai vraiment mal
aux ischios (Benoît aussi), le souffle court et j’ai mal à la tête. Moins il
reste de kilomètre plus je suis dans le dur que ce soit sur le plat ou en côte
avec quelques moments la tête qui tourne. Je suis vraiment dans le rouge foncé.
Plus que 2km et Benoît voit un
concurrent à 300m devant et un autre un peu plus loin derrière. Du coup il se
fixe comme objectif de ne pas être repris mais surtout de rattraper celui de
devant ! Personnellement, je m’en fiche complètement et je n’ai plus la
lucidité de me préoccuper du classement, qui n’a jamais été un objectif… Au
dernier kilomètre la jonction est faite et nous voilà 4 à courir. Je dis à
Benoît de filer que je suis vraiment en rupture. A 500m il place une
accélération impressionnante que seul le gars de devant tente d’accrocher mais
en vain.
1h50 la 3ème
boucle…
Au final c’est en 5h19 qu’on
boucle ces 50km et je finis en 12ème position sur 135 partant et 96
finishers (9ème pour Benoît).
Que ce fut dur… Ca faisait
bien longtemps que je ne m’étais mis dans un état pareil !