Le trail du Grand-Duc (80km /
5 200D+)
Par Samuel G.
Après la claque prise sur les
42km du Beaujolais (où seul l’orgueil et le soutien des copains de la section
m’a permis de finir) et un semblant de reprise de confiance sur les 50km des
Gendarmes et des Voleurs, le résultat et le vécu de ce trail sera très
révélateur pour la suite du programme.
En effet, dans le cadre de mon
objectif fin août de la Trace des Ducs de Savoie (120km / 7 500D+ soit un
gros demi-tour du Mont Blanc), je reste dans le thème avec comme course de
préparation le trail du Grand-Duc en Chartreuse !
Il s’agit d’un trail réputé
mais très limité en termes de coureurs puisque seulement 250 dossards sont
distribués. Et pour cause, seule cette course offre la possibilité :
-
1 édition sur 2 de traverser le parc régional
de la Chartreuse (ce qui est le cas cette année)- Pour les plus lents de « shunter » 2 cols (soit 600D+ en moins) et donc de maximiser les chances de finir mais en contrepartie d’une pénalité de 10h…
4h50 nous voilà prêts à
rentrer dans le sas de départ (moi et 2 amis) : on nous vérifie le sac
avec le matériel obligatoire et on nous bip le dossard. Problème un de mes amis
a oublié le sien dans la voiture !
Voilà comment vivre un grand
moment de solitude quand le départ est donné et qu’on reste seul, dans le noir
à attendre…
5h06 nous enfin voilà partis,
tranquillement, pour une ascension de 950D+. On remonte un peu, le but est de
ne pas se griller avant la grande ascension au 50 ème…. On zappe le ravito du 7
ème, et on descend jusqu’au ravito du 18 ème ou l’on reprend les bonnes
habitudes d’alimentation avec du saucisson, du fromage et des tucs, le tout en
6’ ! On repart en 159ème position et on lâche notre ami qui
préfère poursuivre seul, à son rythme.
On repart pour notre 2nde
ascension de 850D+. Comme toute ascension en montagne, le début est en léger
faux plat, puis le pourcentage grimpe de plus en plus pour passer parfois à l’aide
de mains courantes. On peut dire que le parcours n’est pas très roulant :
nous évoluons soit en sous-bois avec de nombreuses racines soit sur des crêtes
jonchées de cailloux qui nous obligent trop souvent à marcher !
D’ailleurs on traversera 3 zones
où la marche est obligatoire soit pour respecter la flore et la faune (durant
le débrief j’apprendrai que nous sommes en pleine parade nuptiale de tétrapode…)
soit par prudence et à chaque fois 1 militaire surveille…
Les paysages sont vraiment
beaux avec une vue sur presque l’ensemble de la chaîne des Alpes mais surtout une
vision 360° de tous les cols que nous allons gravir et qui me semblent bien
haut et bien loin… Mais jusque-là tout va bien.
La météo est clémente, il fait
assez chaud en bas mais en altitude dès 1 700m, le vent nous refroidit
assez vite malgré nos efforts.
Au ravito du 45 ème et en 99 ème
position), on se fait une bonne pause de 15’ avant de commencer la difficulté
de l’épreuve : une ascension de 11km pour 1 500D+. Le début est 3km
de faux plat où l’on trottine au maximum. Puis débutent d’interminables lacets
en sous-bois. Mon binôme commence à souffrir, à avoir la nausée.
Je passe derrière, notre
rythme d’ascension prend un coup mais on serre les dents pendant plus d’1h sans
rien dire jusqu’au ravito salutaire du 56 ème. Il part directement s’allonger
et j’en profite pour manger et boire plus que de raison (bien que je prenne
quelques gorgées toutes les 10’ je pourrais boire un lac !).
C’est à cet endroit que l’on
peut « shunter » l’ascension du col et gagner plus d’1h30 d’effort.
Mentalement il me coûte beaucoup de ne pas trop y penser et détourner le regard
de ce sentier. Du coup j’en profite pour lire les messages Whatsapp :-)
Merci, ça fait du bien…
Au bout de 20’ je commence à
trembler de froid. Je réveille mon binôme et on repart avec une échéance de 2h
pour accomplir le reste de l’ascension soit encore 2km pour 400D+ et 6km de
descente technique avant la barrière horaire : ce n’est pas gagner !
Finalement on arrive avec 45’
d’avance, on se pose 10’ et c’est reparti pour la dernière ascension de 8km
pour 750D+ en 92 ème position au classement. Notre problème c’est
qu’on double énormément de gens en côte et en descente mais on double toujours
les mêmes : on prend trop de temps aux ravitos…Cela a beau être le dernier col à gravir, on sait qu’on va finir, c’est quand même long… D’autant plus que mon binôme est repris de nausée et n’arrive plus à s’alimenter depuis la mi-parcours. Au dernier ravito du 70 ème (où l’on peut également effectuer un second « shuntage » pour éviter 2km et 200D+) il se rendort 10’. Pendant ce temps-là j’apprends que notre 3 ème ami s’est fait coincer par la barrière horaire au 60 ème km malgré avoir shunter.
Hop, on file sans trop
réfléchir, mécaniquement, pour le dernier « coup de cul » puis s’en
suit une longue descente de 8km très technique au début mais de plus en plus
roulante. Ça sent l’écurie, on envoi à fond, on rattrape du monde, les cuisses
tapent, les cuisses font mal, très mal mais y’en a marre !
2 autres coureurs nous suivent
dans la descente et tentent de recoller mais c’est dans le dernier faux plat
montant effectués à fond, avec des grandes foulées à plus de 8km/h, cheveux au
vent et à l’aide de grands coups de bâtons que nous les sèmerons ! MDR…
Résultat des courses :
-
15h27’ depuis notre départ ! On avait
prédit <13h o:p="">13h>
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76 ème sur 225 partants et 139
finishers (dont 25 qui ont shunté) : une hécatombe !
-
Je repars rassurer : je n’ai pas subi, pas
de souci musculaire, 1 seul « coup de moins bien »
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Continuer à bosser les côtes et la PPG…