Récit de Patrice alias Patoche sur son Marathon de Paris 2023 et son RP !
« Il est 5H45, Paris s’éveille ». Levé un peu plus tôt qu’à l’habitude afin de prendre une douche pour être coiffé sur les photos (cf le semi de Paris :D).
Ce dimanche 2 avril au réveil
je n’en menais pas large. Le stress de la veille de course avait fait bien le
job. Le trouillomètre était au niveau de l’objectif fixé. Mon dernier marathon
remonte à 7 ans. J’avais comme l’impression de recourir mon premier marathon.
J’avale mes deux petits
gâteaux sports maison, remplis mes gourdes et hop direction Etoile-Charles de
Gaulle.
Une bruine rafraichit l’air ajoutant
un doute sur la tenue à porter…
Arrivé sur place, la bruine
s’est arrêtée. L’entrée pour les consignes est un peu longue mais je laisse ce
stress aux impatients (peut-être le seul petit point noir de l’organisation).
Je dépose mes affaires où je
retrouve Alexandrino qui s’est proposé comme meneur d’allure pour la PA team.
Nous nous dirigeons vers le point de départ. Ne pas être seul m’aide à me mettre dans mon objectif et de ne plus penser à mes doutes.
Alexandrino nous guide et a
assuré comme pacer en calmant l’allure dès le départ (à nouveau un grand merci
pour ton pacing Alex).
Les 10 premiers kilomètres
sont dans Paris avec de supers sensations l’allure du groupe s’établit à 4’12’’
au kil. Au 14ème, mes partenaires de course m’abandonnent pour une
pause technique. Je continue seul avec un peu de mal à trouver le bon rythme. J’oscille
entre 4’13’’ et 4’12’’. Je ne sais pas dire si c’est un problème de montre ou
de densité de coureurs plus lent que mon rythme. La première grosse difficulté
est là avec la montée de l’hippodrome de Vincennes et le vent de face. Une fois
passée, le parcours devient très roulant. Le groupe mené par Alexandrino me
rattrape vers le 23ème.
Nous repartons ensemble toujours sur un rythme de 4’12’’ au kil. Au 29ème, je me sens poussé des ailes et c’est à ce moment qu’Alexandrino me dit que si je veux y aller, je peux partir. L’objectif premier était de finir tous ensemble sous les 3 heures. Avec Alexandrino, nous avions convenu que si j’avais le jus, je pouvais lâcher le groupe vers le 30ème.
J’arrive au 30ème
avec toujours de supers sensations et pas de mur pour moi. Je suis passé d’une
allure moyenne de 4’12’’ à 4’11’’.
A partir du 32ème,
je trouve que les kilomètres s’allongent. Je me souviens alors de certaines
séances de Guigui où les dernières fractions sont bizarrement plus longues que
les premières pour une même distance d’effort. Les muscles commencent à
fatiguer mais ça répond toujours.
Le mental prend le relais. Je
suis les conseils d’un ami, préparateur mental. Je me fixe des petits
objectifs : aller au kilomètre suivant. Chaque kilomètre passé est un
kilomètre qui me rapproche de mon objectif. Je me visualise passer la ligne
d’arrivée. Ces petites astuces mentales me permettent de plus penser aux
douleurs musculaires.
Je sais à ce moment là que
c’est joué et que je peux gérer la fin de course. L’ascenseur émotionnel
s’installe entre des larmes de joie qui montent et la lucidité qui me dit de
rester focus. Cet ascenseur me portera jusqu’à la fin.
J’appréhende le 35ème
kilomètre synonyme de 5 kilomètres annoncés difficiles (la côte d’Auteuil, le
faux plat montant de l’hippodrome et une belle montée du 38ème au 40ème).
Mais ça passe (merci aux séances hamsters dans Les Buttes Chaumont, n’est-ce
pas Sam ;)).
Le dernier ravito au 38ème est salutaire et me regonfle. Toutefois, je sens que si je m’arrête mes muscles vont se tétaniser. Je me remets dans l’allure. Nous rerentrons dans Paris (changement de parcours par rapport à l’année dernière). Le public est là pour nous encourager avec la Team Orange au 40ème que j’attendais pour terminer cette dernière montée. Ça fait du bien.
Puis là, deux kilomètres de
descente, du pur bonheur. Il ne reste plus que deux kilomètres. L’allure
moyenne est toujours 4’11’’ au kil. Je ne connais pas mon temps de course
(c’est voulu). Je vois au loin le panneau « 500 mètres ». Je regarde
le chrono. Là, je vois que je peux finir en 2h57. J’accélère, je donne tout ce
que j’ai pour finir en 2h58’01’’ concluant une préparation de trois mois au
millimètre où rien n’a été laissé au hasard.
Je tiens à remercier toutes celles et ceux qui m’ont
accompagné, supporté et cru en moi. Ce sport procure des émotions incroyables
que je voulais partager avec ce groupe de ouf. Merci l’US, merci Guigui.