mardi 3 juillet 2018

trail du Grand-Duc (80km / 5 200D+)


Le trail du Grand-Duc (80km / 5 200D+)
Par Samuel G.

Après la claque prise sur les 42km du Beaujolais (où seul l’orgueil et le soutien des copains de la section m’a permis de finir) et un semblant de reprise de confiance sur les 50km des Gendarmes et des Voleurs, le résultat et le vécu de ce trail sera très révélateur pour la suite du programme.
En effet, dans le cadre de mon objectif fin août de la Trace des Ducs de Savoie (120km / 7 500D+ soit un gros demi-tour du Mont Blanc), je reste dans le thème avec comme course de préparation le trail du Grand-Duc en Chartreuse !

Il s’agit d’un trail réputé mais très limité en termes de coureurs puisque seulement 250 dossards sont distribués. Et pour cause, seule cette course offre la possibilité :
-       1 édition sur 2 de traverser le parc régional de la Chartreuse (ce qui est le cas cette année)
-       Pour les plus lents de « shunter » 2 cols (soit 600D+ en moins) et donc de maximiser les chances de finir mais en contrepartie d’une pénalité de 10h…


4h50 nous voilà prêts à rentrer dans le sas de départ (moi et 2 amis) : on nous vérifie le sac avec le matériel obligatoire et on nous bip le dossard. Problème un de mes amis a oublié le sien dans la voiture !
Voilà comment vivre un grand moment de solitude quand le départ est donné et qu’on reste seul, dans le noir à attendre…

 

5h06 nous enfin voilà partis, tranquillement, pour une ascension de 950D+. On remonte un peu, le but est de ne pas se griller avant la grande ascension au 50 ème…. On zappe le ravito du 7 ème, et on descend jusqu’au ravito du 18 ème ou l’on reprend les bonnes habitudes d’alimentation avec du saucisson, du fromage et des tucs, le tout en 6’ ! On repart en 159ème position et on lâche notre ami qui préfère poursuivre seul, à son rythme.
On repart pour notre 2nde ascension de 850D+. Comme toute ascension en montagne, le début est en léger faux plat, puis le pourcentage grimpe de plus en plus pour passer parfois à l’aide de mains courantes. On peut dire que le parcours n’est pas très roulant : nous évoluons soit en sous-bois avec de nombreuses racines soit sur des crêtes jonchées de cailloux qui nous obligent trop souvent à marcher !



D’ailleurs on traversera 3 zones où la marche est obligatoire soit pour respecter la flore et la faune (durant le débrief j’apprendrai que nous sommes en pleine parade nuptiale de tétrapode…) soit par prudence et à chaque fois 1 militaire surveille…

 

Les paysages sont vraiment beaux avec une vue sur presque l’ensemble de la chaîne des Alpes mais surtout une vision 360° de tous les cols que nous allons gravir et qui me semblent bien haut et bien loin… Mais jusque-là tout va bien.




 
La météo est clémente, il fait assez chaud en bas mais en altitude dès 1 700m, le vent nous refroidit assez vite malgré nos efforts.
Au ravito du 45 ème et en 99 ème position), on se fait une bonne pause de 15’ avant de commencer la difficulté de l’épreuve : une ascension de 11km pour 1 500D+. Le début est 3km de faux plat où l’on trottine au maximum. Puis débutent d’interminables lacets en sous-bois. Mon binôme commence à souffrir, à avoir la nausée.

 
Je passe derrière, notre rythme d’ascension prend un coup mais on serre les dents pendant plus d’1h sans rien dire jusqu’au ravito salutaire du 56 ème. Il part directement s’allonger et j’en profite pour manger et boire plus que de raison (bien que je prenne quelques gorgées toutes les 10’ je pourrais boire un lac !).
C’est à cet endroit que l’on peut « shunter » l’ascension du col et gagner plus d’1h30 d’effort. Mentalement il me coûte beaucoup de ne pas trop y penser et détourner le regard de ce sentier. Du coup j’en profite pour lire les messages Whatsapp :-) Merci, ça fait du bien…

Au bout de 20’ je commence à trembler de froid. Je réveille mon binôme et on repart avec une échéance de 2h pour accomplir le reste de l’ascension soit encore 2km pour 400D+ et 6km de descente technique avant la barrière horaire : ce n’est pas gagner !
Finalement on arrive avec 45’ d’avance, on se pose 10’ et c’est reparti pour la dernière ascension de 8km pour 750D+ en 92 ème position au classement. Notre problème c’est qu’on double énormément de gens en côte et en descente mais on double toujours les mêmes : on prend trop de temps aux ravitos…
Cela a beau être le dernier col à gravir, on sait qu’on va finir, c’est quand même long… D’autant plus que mon binôme est repris de nausée et n’arrive plus à s’alimenter depuis la mi-parcours. Au dernier ravito du 70 ème (où l’on peut également effectuer un second « shuntage » pour éviter 2km et 200D+) il se rendort 10’. Pendant ce temps-là j’apprends que notre 3 ème ami s’est fait coincer par la barrière horaire au 60 ème km malgré avoir shunter.

Hop, on file sans trop réfléchir, mécaniquement, pour le dernier « coup de cul » puis s’en suit une longue descente de 8km très technique au début mais de plus en plus roulante. Ça sent l’écurie, on envoi à fond, on rattrape du monde, les cuisses tapent, les cuisses font mal, très mal mais y’en a marre !

2 autres coureurs nous suivent dans la descente et tentent de recoller mais c’est dans le dernier faux plat montant effectués à fond, avec des grandes foulées à plus de 8km/h, cheveux au vent et à l’aide de grands coups de bâtons que nous les sèmerons ! MDR…
Résultat des courses :

-       15h27’ depuis notre départ ! On avait prédit <13h o:p="">


-       76 ème sur 225 partants et 139 finishers (dont 25 qui ont shunté) : une hécatombe !

-       Je repars rassurer : je n’ai pas subi, pas de souci musculaire, 1 seul « coup de moins bien »

-       Continuer à bosser les côtes et la PPG…

lundi 2 juillet 2018

Morvan Oxygène Trail, Château-Chinon, Nièvre le 30/06/2018


Morvan Oxygène Trail, Château-Chinon, Nièvre le 30/06/2018.
par Marc F.
 

 

"Incroyable, Château-Chinon doit se situer en Andalousie, il fait 33° ce samedi dans le Morvan, ma région de cœur ! Ma ch’tite femme s’est courageusement alignée sur le 9 km (D+370) et moi sur le 30 (D+1230 et 31,9 km en réalité). Je suis le 1er des 2 à m’élancer à 16h parmi les 160 concurrents annoncés, sur une ligne de départ écrasée de soleil. Après environ 1,5 km de bitume surchauffé, nous bifurquons dans les chemins boisés et légèrement plus frais ou d’autres à découvert, en plein cagnard, empruntant de bons petits raidillons dont la difficulté va croissante. Un fada de foot avec écouteurs intégrés s’extasie « pénalty pour la France !! » après avoir déjà réagi sur la barre de Griezman… Par chance, pour ma quiétude, je n’ai pas pu le suivre. La chaleur est pour l’instant supportable, même si ma casquette fait office de gouttière, et je l’affronte avec la tranquillité du gars qui a pris une poche à eau d’1,5 L. Le plus dur est finalement de ne pas céder aux sirènes des petits ruisseaux si frais, si attirants, pour s’asperger en permanence… J’arrive au ravito du 17ème km largement dans les délais,  et là, c’est le mental qui prend le relais à la vue de la douzaine de concurrents qui attend pour être raccompagnés en navette… Concentration donc et retour aux fondamentaux du coureur : remplissage de ma poche à eau, avalage rapide de quelques TUC et verres de Coca (lien non sponsorisé) et je repars prestement (sic !) pour arriver à LA CÔTE du parcours, une montée de 500 m droit dans la pente, avec un sol qui se dérobe sous les pieds. Passé, au ralenti mais passé quand même. Quelques pauses fraîcheurs dans les ruisseaux pour la redescente en t° désormais indispensable, utilisation de tuyaux d’arrosage de particuliers compatissants, autant de gestes qui vous donnent un aperçu de ce que peut signifier le mot bonheur ! Encore quelques passages de villages typiques, de forêts, de montées, de descentes, d’un morceau de route interminable et… l’un des volontaires de course me crucifie par son « plus que 6 km » !! Je suis alors complètement à l’économie, marchant dans les montées et les parties exposées au soleil, concentré sur mon hydratation : quand la casquette ne goutte plus c’est mauvais signe et je réapprovisionne. Un calcul post-course me permet d’estimer à 5 L le total de boissons ingurgitées lors de cette course. Une dernière montée au calvaire, ça ne s’invente pas, et courte redescente dans les rues de Château-Chinon, la boucle est bouclée, le corps va bien, la tête a souffert !!"