jeudi 22 novembre 2018

Trail de Plaintel (11/11)

récit de Marc F.


"12 km de trail… 900 concurrents sur 3 courses… Mes douleurs… Mon temps perso… Non, non, rien de tout ça n’est important comparé aux émotions que l’on a vécu en équipe à conduire la Joëlette assemblée avec brio (et nous aussi) sur un parcours connu puisque déjà emprunté dans ses grandes longueurs l’année dernière.
 

Tirer, porter et pousser la Joëlette n’a en soit rien de terriblement excitant, tout l’intérêt réside dans le fait qu’elle contenait tout d’abord Ewen (puis Enzo après le changement à mi-parcours), aux anges de pouvoir ainsi emprunter ces chemins, majoritairement en sous-bois, un peu crispé dans les passages scabreux, et de plus en plus démonstratif à mesure que la confiance dans ses destriers s’instaurait.

 

Quelques passages boueux à souhait, un cours d’eau traversé, quelques montées bien raides… Et puis comme une apothéose le passage de la ligne d’arrivée où Lionel avait repris
Ewen que nous avions restitué à sa famille à mi-parcours et le portait sur son dos, Enzo se concentrant sur la ligne d’arrivée pour lever les bras dans un geste de pure victoire.

 

Une émotion largement partagée par tous les poissons-pilotes et copilotes jusque sur le podium où Maurice de Plaintel y alla d’un discours vibrant comme les cloisons du gîte quand il dort.

 

Les années passent et l’émotion reste toujours aussi vive de pouvoir partager et faire participer à cette course ces enfants qui n’ont pas la chance de pouvoir courir comme nous. Un grand moment !!"
 


 

 

mardi 13 novembre 2018

Trail de Plaintel

Récit de notre Monsieur Joëlette : Eric


Il était une fois Natacha, jeune fille de 14 ans belle, intelligente et myopathe. Elle est prisonnière de son petit corps qui se recroqueville chaque jour un peu plus. Ces mains sont deux petites serres qui s’accrochent avec une volonté farouche à son fauteuil car son esprit est, au contraire de son corps qui la trahit, d’une force peu commune. Elle est persuadée qu’un jour un traitement lui permettra de guérir. En attendant, elle attend et voyage par internet interposé hors des quatre murs de sa maison. Un jour, alors que son père et moi courons comme souvent en silence, c’est un homme de peu de mots, il me lâche une phrase dithyrambique ; « mon rêve c’est de pouvoir courir un jour avec ma fille » Voilà ça c’est dit ! je prends ça en pleine poire et ne sais pas quoi répondre à part une stupide banalité du genre : « bah oui ce serait formidable »

Quelque temps plus tard, un reportage sur France 3 me permet d’être un peu plus prolixe. Il s’agit d’un père dont le fils Joël est handicapé moteur qui a inventé une chaise à porteur avec une roue centrale, la joëlette, pour pouvoir emmener son fils faire de la randonnée…

J’appelle Marco, le père de Natacha, lui raconte, on appelle Monsieur Joëlette et quelques mois plus tard on reçoit notre première joëlette. On court avec Natacha partout dans les rues, dans les bois, les gens intrigués nous prennent pour des dingos. Natacha s’éclate, elle crie, chante, nous demande d’aller encore et toujours plus vite, plus loin.

Nous sommes en 2002, GRAND LARGE est né car on ne peut pas garder ce nouveau et magnifique concept pour nous tout seul. D’autant que la joëlette fait des émules, dans le 92 une autre association du même style voit le jour également. Rapidement on participe à des compétitions sur route. Natacha court le semi de Paris puis le marathon de Paris, de Vannes. On va remonter la vallée du Nil en se greffant à une course à étapes de 5 jours avec des athlètes de haut niveau. Natacha est ravie, elle exulte et nous, nous sommes fiers comme Artaban. Puis viennent d’autre courses, en Corse, en Thaïlande, au Laos, au Vietnam avec Natacha puis d’autres jeunes handis avec qui nous partageons des moments de bonheur intenses. Le championnat du monde de joëlette se crée et GRAND LARGE arrive à aligner une année 5 joëlettes parmi la cinquantaine provenant de plusieurs pays…

Il était une fois Gwenaëlle, sa maman nous prévient ; « ne vous inquiétez pas, Gwenaëlle ne communique pas mais moi je sais qu’elle est contente et qu’elle aime beaucoup faire de la joëlette. » Puis lors d’une course à Achères un beau jour ensoleillé de mai, nous passons la ligne d’arrivée avec une Gwenaëlle qui lève les pouces en souriant. C’est juste incroyable, sa mère pleure, Monsieur le maire nous fait monter sur le podium et là encore Gwenaëlle redresse à nouveau ses pouces, c’est la totale, monsieur le maire ne sait plus quoi dire, un silence assourdissant passe puis tout le monde applaudit à tout rompre tandis que toute l’équipe et les gens autour essaient de cacher des larmes derrière leur lunettes de soleil, mon petit cœur explose houlàlà c’est trop fort…

Il était une fois Philippe, autiste mais qui était tellement excité lorsque nous n’allions pas assez vite pour lui en joëlette, qu’il essayait de descendre pour nous aider à pousser. Parfois les ailes des anges sont trop à l’étroit repliées derrière le dos, alors elles s’ouvrent et l’ange s’envole… ailleurs…

Il était une fois Victor, lui c’est le plus jeune et peut-être le plus touchant tellement sa joie est communicative. Jamais fatigué, pourtant les courses en joëlettes ne sont pas juste passives pour les jeunes handis mais Victor n’est jamais rassasié, il est toujours partant, c’est le petit moteur de GRAND LARGE, tant que la ligne d’arrivée n’est pas franchie il nous pousse à toujours aller au bout de nous même…

Il était une fois Ewen et Enzo à Plaintel, le dimanche 11/11/2018. Le village natal de Maurice organise un trail Breton, c’est-à-dire qu’il fait beau plusieurs fois par course…

Depuis plusieurs années, Maurice se débrouille pour faire venir plusieurs coureurs de l’US participer à cet événement au profit de l’association Camille & Lucas qui lutte en faveur de la recherche contre les maladies génétiques rares. Et depuis deux ans l’US aligne une équipe pour emmener 2 jeunes handis de Plaintel en joëlette sur le parcours de 12km. Bien allez GOGOGO Maurice on y va cette année encore donc…

J’avoue que je suis un peu fébrile et c’est un euphémisme, je n’ai pas dormi de la nuit, car même si je connais la valeur des guerriers-coureurs qui m’accompagnent, nous ne sommes que 5 à se relayer sur un terrain gras et accidenté et 2 sur les 5 sont novices sur la conduite de l’engin qui pèse quelques 20kg.

Mes doutes seront rapidement dissipés. C’est un vrai plaisir partagé par tous de s’aligner au départ à 10h00 sous un temps plutôt clément pour la saison. Lionel, Marc, Cyril, Jean-Luc et moi-même sommes heureux d’accueillir Ewen que nous allons emmener sur les 6 premiers km pour qu’ensuite, au ravitaillement, Enzo prenne le relais d’Ewen… Anne, Sophie et Maurice vont faire les serres files avec Brio (ne me demandez pas si c’est le nom du vrai serre file svp)

Nous partons 2’ avant le départ réel de la course ce qui donne l’occasion au flot de coureurs, qui a tôt fait de nous dépasser, de nous encourager de belle façon pour le plus grand plaisir d’Ewen mais aussi des 5 autres.

Ewen découvre la joëlette et avec une timidité touchante nous dira au ravito qu’il a beaucoup aimé même s’il est très fatigué. Il faut savoir que toutes les personnes qui font de la joëlette sont à chaque fois au moins aussi fatiguées que les coureurs qui les accompagnent. Enzo quant à lui à déjà participé avec nous l’année dernière et il s’exprime de façon plutôt véhémente, il nous flatte l’encolure comme un jockey ferait avec sa monture à grands coups de ALLEZ ALLEZ. Bon peut-être que le fait que Marc hennisse de façon très réaliste y est aussi pour quelque chose…

La seconde partie pourtant plus roulante nous obligera à s’arrêter plusieurs fois pour réparation du cale pied que la tonicité D’Enzo et les différents aléas du terrain auront mis à mal.

Le final se fait juste au moment même où une énorme averse tente de nous rattraper mais voilà : ça c’est fait et bien fait, nous sommes tous heureux radieux contents fiers…

Le podium sera l’occasion pour Maurice d’y aller de son petit discours non sans que ses yeux soient légèrement embués et sa voix quelque peu voilée, par une poussière sans doute.

Je vous joins une photo très représentative (ou presque) de notre week-end. Bizàtous,


Eric.

jeudi 1 novembre 2018

Je viendrai courir mon 1er semi du côté d'Amsterdam...


20 octobre, le jour du départ pour notre week-end international annuel tant attendu chaque année. 45 adhérents ont la chance d’y participer cette année, pour le plus grand plaisir du burô.

Quelques heures de Thalys, direction Amsterdam, la ville de toutes les envies : gouda, Heineken... et j’en passe !

 
Installation dans un hôtel plutôt bien choisi (oui oui 😁 ), retrait des dossards après une longue marche qui nous a donné envie de ne surtout pas faire le retour à pieds! Bah oui, faut s’économiser pour le lendemain hein 😲

On maintient notre préparation avec quelques bières au Guinness puis un repas qui fait office de pasta party à l’hôtel.


Un bon gros dodo et le grand jour arrive enfin.
 

Les marathoniens et les coureuses (eh oui girl power !) du 8km se lèvent aux aurores pour un départ vers 9h30 pour le 42,195 puis vers 10h40 pour le 8.

 
En bas de l’hôtel, nous (ceux du 21km) attendons nos runners qui passent devant l’hôtel au km 4.

Ça défile et ça court vite ! Après des photos et encouragements dignes de ce nom, petit dej et préparation pour notre semi qui doit démarrer à 13h30.


 
Arrivés au stade, on se met dans les starting-blocks. Les plus rapides se placent dans le sas qui va bien et avec Fabienne, Nathalie, Dominique, Marie Laure, Hassan et Cyril, on reste un peu en retrait.



La ligne d’arrivée approche et nous voilà partis, parmi environ 20 000 runners fous.

Objectif fixé avec Fabienne : 2h20 soit 9km/h de moyenne.

On part un peu au-dessus, Fabienne me ralentit un peu mais je me sens bien. On laisse partir Nathalie qui en a sous le pied !

 
Et nous voilà toutes les deux. Drivée par ma coach Fabienne, les premiers km passent bien : 9km, 10km, 11km, 12km... bon ça commence à faire long...

Ah oui je vous ai pas dit ? C’est mon premier semi 😱

Bon on y retourne. 13km, 14km... ça tire... Fabienne est bien, elle nous prend en photo, me drive, et envoie même un message vocal sur le groupe car on arrive bientôt au niveau de l’hôtel et j’ai vraiment besoin d’encouragements.

 
En fait on n’était pas si près de l’hôtel... c’est dur mais je tiens. Le souffle et les jambes se font sentir. Enfin l’hôtel et quelques supporters de Natixis !! Du coup, hop on se redresse, grand sourire genre « ouais tout va bien !»

Une fois l’hôtel dépassé, Fabienne me dit « on se reprend, on a accéléré devant eux maintenant on se calme"  Ok chef ! De toutes les manières, j’en peux plus !!! 😱

On rentre dans le parc et à partir de là je suis au bout de ma vie : qu’est-ce que je fais là ?? pourquoi j’ai pas fait le 8 !!! je ferai plus jamais de semi !!!

Mais ma coach est là, m’encourage, me soutient, trouve les mots... je m’accroche comme je peux. Sortie du parc, mais il est où le stade ???!!!! Je me sens complètement vidée, comme si j’avais un trou noir dans le corps.

Je dis à Fabienne « vas y, pars devant »  "NON" me répond-elle, « j’ai couru avec toi tout du long, je te lâche pas alors t’accroches ! »

Dernier ravitaillement, j’ai soif, mais encore un non de ma coach « si tu t’arrêtes tu repars pas, tu boiras à l’arrivée ». Bah oui elle a raison 😭😭😭

Enfin le stade « regarde Anne, on y est !! Allez on s’accroche ».
Puis la ligne d’arrivée, main dans la main. J’ai envie de pleurer (même en écrivant la tout de suite 😢).
 
Ça y est c’est fait ! 21km dont 4 de vraie souffrance... mais objectif dépassé : 2h18. Je suis fière, j’avoue et tout ça c’est grâce a ma coach du tonnerre.

Un grand grand merci à Fabienne 💜

Spéciale dédicace aussi à ma fusée qui termine son premier semi en 1h47 👏🏻👏🏻👏🏻
 
Voilà, je me souviendrai de ce 1er semi, de ce super weekend avec des runners toujours aussi fous, toujours aussi drôles et avec lesquels on vraiment hâte de repartir pour de nouvelles aventures :)💓💓💓


Amsterdam par Isabelle


Bon voilà , 1er séjour pour ma part avec la sortie internationale avec l'US Natixis.

Ayant déjà fait le challenge BPCE où l'ambiance ressemblait à une colonie de vacances.

là, on va dire que c'est une classe découverte car l'ambiance , l’organisation était extra.

 Nous sommes partis samedi 20 octobre 2018 à 7h du matin - un groupe de 45 personnes où le drapeau de Natixis flottait en arrivant à Amsterdam.

L'après -midi , ballade dans le parc pour récupérer le dossard .
pour moi, 8 km ça ira très bien ...

Le soir , pastas party à l'hotel et dodo car le lendemain , grosse journée sportive.

42 km-21 km-8 km : y en a pour tout le monde.

Le dimanche, une super ambiance au stade, à l'arrivée , on se sent comme une star .

Mon grand plaisir : courir devant notre hôtel et être encouragée par les copains.

Evidemment, j'avais une belle foulée et un beau sourire ... oui oui c'est la photo 

merci à eux tous .


 

Le soir, un resto sympa où la bière coulait à flots ... euh était à volonté ...puis on a écouté les chansons préparées par les différents groupes .

Je peux dire il y en a ils pourraient aller à l'émission "the voice"

 
lundi: ballade en ville , achats de goudas , ....

L'après -midi 4 h de vélo en pleine campagne -apaisant, relaxant, ... et fatiguant .
Le soir, resto argentin pour ceux qui voulaient.

mardi : quartier libre.. oui quartier libre ...pas quartier rouge .

Je n'oublie pas  le pub GUINNESS- le QG du groupe.

 
Bref, week- end de folie , sportive, des gens extras et surtout merci au bureau pour toute cette organisation, vous avez pensé à tout et à tout le monde.

Fière d'être de l'US Natixis car même avec mes petits 8 km : j'ai eu les félicitations de la part de tout le monde .. quel bon esprit !!! 

 et vivement la prochaine sortie.