mardi 12 décembre 2017

la Run Tower Montparnasse.par Sam


Pourquoi ne pas finir l’année sur une « course » insolite tout en contribuant au téléthon ?
C’est ce que propose la Run Tower Montparnasse.
La règle est simple : partir de l’esplanade et gravir 60 étages, avaler ses quelques 1 000 marches pour arriver 210m plus haut, sur le toit.

Les départs se font par vagues de 15 coureurs et se succèdent toutes les 5’.
Je n’ai aucun point de repère, je n’ai effectué que 2 entraînements spécifiques, à savoir courir dans un escalateur à contresens et monté 2x29 étages dans une tour à Issy les Moulineaux 2 jours avant. Ce n’est pas le plus intelligent à faire au vu des courbatures mais il fallait que je me mette en confiance et que je teste les différentes allures et la façon de monter les marches (1 par 1, 2 par 2, pied joint, en squat, squat sauté, bref tout ce qu’on fait le jeudi…).

Ainsi je me présente au pied de la tour. Elle est vraiment grande… Il fait 2°C et observe une centaine de sapeurs-pompiers en tenue de course, muscle saillant, que des apollons totalement insensibles au froid et à l’appréhension. Tout pour complexer et me demander ce que je fais là !

 

Je m’échauffe 15’ sur l’esplanade avec 2 ou 3 autres au milieu des badauds puis 3’ d’exo, dans le sas avec un coach qui ne ressemble pas du tout à ceux que je fréquente le mardi et jeudi : sympa, il parle et ne crie pas, il fait les fentes et les squats avec nous, nous encourage, nous souhaite bon courage et nous prodigue quelques conseils.
Un mythe s’écroule : j’ai toujours cru que le coach est là pour te faire souffrir et en plus en gueulant « plus bas les fesses », « si tu parles c’est que tu ne forces pas », « je vous que vous ayez le goût du sang dans la bouche », « à 200%, j’ai dit VMA », « no pain no gain » et en plus ils menacent « je veux que vous ayez mal tout le week-end »… ;-)
Bref, 16h40 c’est parti mon kiki. Je pars en trottinant car ça glisse. On rentre dans l’immeuble et un groupe de 4 jeunes me double comme des balles. On attaque les marches que j’avale dans un 1er temps une par une, toujours en trottinant. Il fait vite chaud…

Ma tactique est de faire les 3ers étages une par une en trottinant puis en 2 par 2 en marche rapide en m’aidant de la rampe. Surtout lever la tête le plus tard possible pour regarder à quel étage j’en suis.
Je rattrape les 4 jeunes qui respirent aussi fort que moi. Aucun ne me laisse passer et impossible pour le moment de parler, je suis asphyxié.
Je tente un extérieur intérieur sur un palier, hop je me faufile. Aucun respect cette jeunesse ! Maintenant il reste à les tenir à distance sinon c’est la honte.

1er coup d’œil à l’étage : 17ème. A peine 1/3 de l’ascension, il fait super chaud, le cœur tape fort mais les cuisses vont bien. Personne dans les marches.
2ème coup d’œil : 28ème, à peine la moitié. Je dégouline, le cœur tape très fort, je maintiens l’allure et alterne le côté gauche et le côté droit pour changer de bras et me hisser à l’aide de la rampe. Je pousse un gros cri comme j’ai l’habitude de faire lorsque je suis bien dans le dur en espérant trouver un second souffle. Mais pas de chance je ne fais que faire peur à 2 filles qui sursautent. Me voilà obligé de faire une phrase à peine audible « désolé, je ne voulais pas vous faire peur, j’en peux plus ! ».

39ème étage. J’en peux plus : le cœur va exploser. Il me faut ralentir, un tout petit peu, juste histoire de récupérer, reprendre du souffle pour finir plus fort. Mais je sais très bien que si je ralentis maintenant je ne vais jamais avoir le mental de réaccélérer. Allez, je me fais violence c’est l’histoire de 2 ou 3 minutes. Je garde le rythme, du moins je pense…
47ème étage. Pense à la raclette de ce soir chez les copains !

56ème étage, on emprunte un couloir pour repartir dans des escaliers.

58ème c’est le restaurant, m’en fous c’est sur le toit que je veux être !
60ème une porte, de la lumière naturelle et le froid ! Ayééééé… Non, il faut courir 20m, une dernière dizaine de marches et je m’écroule au milieu d’autres, entourés de visiteurs uniquement là pour la vue.

Il me faudra bien 5’ pour retrouver une pulsation correcte, un souffle et répondre aux félicitations de mes 2 petits gones.
Cette vue 360 sur tout Paris est magnifique et la tour Eiffel illuminée semble à bout de bras. On n’est pas mal !

 
Il m’aura fallu 9’11 d’ascension, 125ème / 1 045.
Le 1er met 6’51…

 

Anecdote : mon grand « Papa j’aimerais bien redescendre avec toi par les escaliers ». Ma femme répond tranquillement à mon regard de détresse et de soutien « Assume, t’es fort… ». Je réponds « Mon bébé, je suis désolé on n’a pas le droit, pour des raisons de sécurité ce n’est pas possible » ;-)

 

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