lundi 6 mars 2017

Trail d’Auffargis (30km et 1 000D+)

récit de Samuel Gotto :
"2ème trail de préparation (après les 24km de l’Hivernal) en vue de notre objectif 2017 : le GR20 en 5j.
7h30 : on se met en route sous un grand ciel bleu…
8h20 : c’est cool, Météo France a encore prévu n’importe quoi ! Pas besoin de mettre de k-way.
8h45 : c’est sous le k-way que nous écoutons le briefing de départ en plein milieu d’un champ, perdu au milieu de nulle part.
9h : le départ est donné au son du cor de chasse.
L’objectif est de se faire les jambes avec un parcours assez exigeant : une succession de côtes (j’avoue on souhaite aussi faire -3h, ambitieux…).
Le ton est donné, mon partenaire envoie d’entrée de jeu. On a à peine fait 400m que les pieds sont déjà trempés et que je ne reconnais plus la couleur de mes chaussures…
A défaut de blabla-running c’est aqua-running ! On s’est échangé 4 phrases :
Km 2 - Moi : « tu ne pars pas un vite ? »
Lui : « … »
Au 8ème kilo, ça va un peu mieux, le diesel est en marche, les jambes sont  chaudes.
 Il y a de l’espace entre les groupes de coureurs, de beaux singles, de bonnes côtes assez raides, glissantes mais pas très longues.
Néanmoins, il pleut de plus en plus et le vent glacial s’intensifie (je pense que les coureurs du semi de Paris ont encore plus apprécié que nous…).
On grappille les places au fur et à mesure. La technique est simple : repérer un groupe, recoller, dépasser (généralement en côte) et faire l’écart dans la relance. Ça marche bien jusque-là.
Ravito Km 15 – Lui : « on ne traîne pas, on prend à emporter ! »
Moi : « … » (durée du ravito 38’’)
Km 17 – Moi : « attends j’ai pété un lacet ! »
Lui : « … ». En gros il fait semblant de ne pas m’entendre.
J’ai un système de laçage rapide dont la corde s’est cassée ! Croyez-moi qu’il est bien galère de tenter de faire passer une corde effilochée dans un trou plein de boue avec des doigts bien mouillés et quelque peu engourdis. Finalement, je fais 2 nœuds à l’arrache qui me tiennent le pied plus ou moins. Je n’ai qu’une peur s’est de perdre la pompe dans la boue…
Plus que 10km, tout va bien mais les groupes de coureurs sont de plus en plus rares et de plus en plus difficile à rattraper !
Je commence à être bien entamé au 24ème kilo, les jambes sont lourdes, les appuis fuyants. En fait, j’ai pris un éclat lors d’un faux plat montant de 1,5km et j’ai vraiment du mal à récupérer.
Bref, c’est dur.
Au 27ème kilo, c’est le coup de grâce : on passe 10’ à courir sur un balcon en dévers ! C’est horrible, on est à découvert, plein vent de face (sinon ce n’est pas marrant), et le single n’est pas plat, j’ai l’impression d’être un dahu à Holiday on ice ! Ça tire sur les adducteurs…
Lui : « Pu*** c’est dur, je commence à en avoir marre et plein les jambes. Ça va toi ? »
Moi : « Mouais ça va. C’est vrai que ce n’est pas facile ! Allez courage c’est bientôt la fin ». Rrrohhh le gros mytho, ça fait 4 km que je serre les dents (le reste des muscles étant déjà bien contracté…)
Enfin, nous voyons l’arrivée à 300m (toujours au milieu du champs). J’ai l’impression qu’on a mis un temps fou à les parcourir : vent de face, dans de l’herbe gorgée d’eau, on n’avance pas !
3h02 et 56ème au classement scratch sur 479 finishers.
Bon, on ne passe pas sous les 3h mais je ne vois pas où on aurait pu gagner ses 2’…
Ce n’est pas grave, on a noyé notre chagrin avec 2 ou 3 verres de vin chauds et la bonne sensation d’avoir mouillé le t-shirt ;-)"

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