mardi 8 août 2017

GR20 en Corse par Samuel G. en 6 épisodes - J4

J4 : Vizzavona – Cozzano

5h, on se lève péniblement, on s’habille et on se dirige vers le réfectoire ou nous attend un plateau avec café, thé, beurre, confiture, pain et madeleine (bien évidemment on complète avec notre pot de Nutella).
Musculairement tout va bien, j’ai les pieds un peu gonflés (je prends soin de mettre du strap sur les malléoles bien écorchées afin d’amortir un tant soit peu les chocs) mais je sens tout de suite la différence dans mes Asics Trabucco : des véritables chaussons…


La journée commence par un faux plat montant empruntant une route forestière. En fait il s’agit d’une variante qu’il nous faut emprunter pour rejoindre le GR20 quelques km plus loin.
Cependant, on se pose plusieurs fois pour nous repérer sur la carte car le balisage est pratiquement inexistant. Je ne suis pas très d’accord avec l’orientation de Ben et notre situation mais il est plus au fait que moi sur la lecture de carte et plus compétent. Je le suis sans trop remettre en question ses décisions mais je ne comprends pas tout.
Toujours est-il, qu’il a raison ! On récupère le GR20, pas tout à fait où on le pensait à l’origine mais là où il l’avait prédit. On s’en sort bien. Respect.
S’en suit une longue ascension (7km pour 750D+), en sous-bois ou coulent des dizaines de petites rivières qu’il nous faut traverser avec une agilité de gymnaste averti…
Ben s’exerce à un nouveau rituel : à chaque rivière il y trempe sa casquette et enlève ses chaussures pour bien remettre ses chaussettes et enlever les éventuels petits cailloux !


Puis quelques kilomètres de faux plats, sur du sentier où nous pouvons courir. On rattrape nos Lyonnais et on effectue quelques hectomètres avec eux !


Nous avons rendez-vous avec nos 3 compères au refuge de Capannelle pour déjeuner ensemble. Apéro : charcuterie, fromage (merci Dédé), St Yorre mais on ne se lasse quand même pas de notre taboulé déshydraté. Arrivent les Lyonnais et on finit notre repas ensemble. On prend un peu plus de temps mais on profite de tout le monde. L’ambiance est au top et on se marre bien !


Vavon décide de faire le reste de la journée avec nous (15 bornes pour 700D+ et 1 300D-) en nous jurant qu’il ne nous ralentirait pas, qu’il ne serait pas un boulet, qu’au pire il le ferait à son rythme et nous rejoindrait le soir… Mais bien sûr !
C’est parti, on repart tous ensemble (le Vavon et les Lyonnais) pour une côte pas très longue (5km et 500D+) mais d’une part la charcuterie et le fromage me pèsent sur l’estomac (quand on est une machine de haute précision le moindre écart se paie ;-) et d’autre part 3 des 5 Lyonnais mettent un rythme d’enfer. Je n’arrive pas à les suivre. Je ne comprends pas : nos sacs sont plus légers et au regard de leurs horaires sur les 3j précédents on a plus et mieux récupérer. Seul Vavon les tient au contact, j’ai l’impression qu’il a quelque chose à nous prouver.
Toujours est-il, plus nous montons plus le ciel se couvre et une nappe de brouillard nous enveloppe. Il fait chaud, humide, ce n’est pas désagréable et puis cela donne un autre aspect de la montagne.
Arrivé au refuge de Prati, les 1ers Lyonnais nous attendent. J’apprendrais qu’ils se sont lancés un défi sur cette ascension (ça me rassure) !
D’un coup le ciel se dégage et nous offre une vue magnifique sur la mer… C’est magique !




On repart tous les 3 (les Lyonnais profitent encore du spot) car on n’est pas arrivé : il nous faut sortir du GR pour rejoindre notre gîte (avec piscine) qui se situe bien plus en bas dans la vallée et qui accède à une route pour notre assistance. Après une légère côte (c’est relatif au regard de ce qu’on a déjà fait mais elle est bien passé), c’est donc 14km de descente qu’il nous faut encore avaler.



On se fait plaisir, Vavon nous filme assez souvent et Ben se prend pour Kilian Jornet ou François d’Haene dans une pub en allongeant sa foulée, à faire quelques sauts, 2 gosses… Il faut dire que le terrain s’y prête. De mon côté je suis plus timoré et craint la blessure. J’ai aussitôt fait de leur signaler que je me prends les pieds sur une pauvre pierre qui traîne et effectue un vol plané pour me voir atterrir à 10cm d’une autre pierre… Grosse frayeur et gros coup de chance ou plus de peur que de mal (un peu écorché aux genoux et aux mains) ! Avertissement avec un minimum de frais !
Comme nous sortons du GR, il nous faut suivre un nouveau balisage qui est moins bien indiqué  et fréquent. On est 3, on discute tout en courant et serpentant le long d’un large chemin forestier et forcément on est moins vigilant donc on se paume 2 fois. On ne perd pas trop de temps mais au bout de 40km d’effort ça semble une éternité et c’est bien rageant.
Enfin Dédé et Charly viennent à notre rencontre, il ne nous reste plus que 2km selon Charly… Plus que 500m et on est arrivé... Ah non, encore 200m… 5’ de course plus tard, c’est juste après le virage… Finalement, c’est après le virage au bout de la longue ligne droite… J’ai envie de lui planter un compas dans l’œil !
On prend possession de notre gîte à Cozzano: gros confort avec une chambre pour 2 (1 lit double), douche, pas de pression sur l’horaire du dîner… Cerise sur le gâteau : notre hôte nous propose même de faire une machine pour nos vêtements (monnayant 5€). Que demande le Peuple !
Direction la piscine avec vue sur la montagne !
Ça fait du bien aux jambes. Il faut avouer que j’ai les pieds bien amochés (surtout la voûte plantaire) et quelque peu gonflés.


Place à l’apéro (faut bien reconstituer l’organisme et surtout en houblon) ! Le repas est top : plancha de charcuterie, Osso-buco, tarte aux pommes ou Trio de chocolat… Bien évidemment on n’oublie pas notre petite liqueur offert par notre hôtesse.
Une fois dans la chambre, Ben fait tout une histoire avec la chaleur « je ne vais jamais réussir à m’endormir, il fait trop chaud, ils auraient pu mettre une clim…. ». Du coup, il créé un courant d’air avec la fenêtre de la chambre et celle de la douche. Je me réfugie vite fait sous les draps et mets mon masque.
Cette étape représente tout de même 52km pour 2 200D+ réalisée en 12h (dont 1h35 de pause cumulée).
Demain il s’agit de la dernière journée, une longue journée puisqu’on s’enquille 4 étapes, dont les Aiguilles de Bavella avec pas mal de D+ et retour des cailloux...

23h Dodo.

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