mercredi 22 juin 2016

Trail de la Vallée des Lacs - Gérardmer (87km et 4 500m D+)

Récit de Samuel Gotto ..

"C’est en territoire vosgiens que nous nous rendons (avec un ami) pour la dernière grosse course de préparation en vue de l’UTMB : Le Trail de la Vallée des Lacs à Gérardmer (87km et 4 500m D+).
 
 En raison des fortes pluies qui ne cessent de s’abattre, le parcours a été revu à certains endroits (chutes d’arbres, crêtes infranchissables)  et nous nous lançons pour finalement 85km…
Mes objectifs sont :
-          Même s’il est difficile d’estimer un temps de course en trail, je me fixe un maximum de 15h de course et être dans le 1er tiers (350 partants)
-          faire l’effort dans les relances et courir un maximum sur les portions plus ou moins planes (quand j’écris courir il faut comprendre trottiner…)
-          me retrouver dans le dur seul
-          bien profiter des ravitos en délaissant les barres et gels qui à la longue me font mal au ventre
Nous prenons le départ à 4h du matin (non sans mal) et pénétrons très rapidement dans les bois pour évoluer dans une brume très humide et un terrain très boueux !
 
 
Au km3 j’ai déjà les chaussures trempés (ça sent les ampoules et les crevasses)


Comme je m’y attendais le parcours est fortement accidenté : une succession de côtes bien raides mais pas trop longues et des descentes du même acabit (mais j’aime bien, ça casse la monotonie).
Je quitte mon partenaire pour me retrouver seul et c’est au km30 qu’un jeune de 25 ans m’accroche, on papotte, on échange, on « blablatrail ». Toujours est-il que, mine de rien, il me « pousse » un peu. Ah cette jeunesse…
La pluie rend le terrain vraiment difficile : de la boue qu’on ne peut contourner, des cailloux glissants et des descentes transformées en ruisseau… Bref, il convient d’être vraiment prudent et concentré sur ses pieds !
Avec de la chance on a pu éviter 2 gros déluges : le premier on évoluait à couvert et le second nous a surpris juste avant un ravito ! Comme il ne fait pas froid je ne mets pas mon imperméable (on n’est pas en sucre…).
Heureusement les ravitos sont couverts et les bénévoles adorables avec leur accent !
Néanmoins le 3ème déluge ne nous a pas loupé.
 A chaque ravito, je m’alimente uniquement de tucs, de saucisson et emmental puis je repars en marchant avec mon bouillon de vermicelle car mon nouveau partenaire souhaite faire <12h. Tant que je peux suivre…
Du coup, on ne s’est pas lâché.
 Il m’est difficile de juger la qualité du parcours avec cette météo : c’est très vert, on a de joli de points de vue sur les collines, on longe de très beaux lacs mais ce n’est que des forêts sombres de sapin.

 

 

 A 15km de l’arrivée (sous le 3ème déluge), je commence à en avoir un peu marre : ce n’est pas très plaisant que de devoir constamment regarder où on mets les pieds sans profiter et du paysage et d’un rythme régulier.
A 7km, il nous reste 40’ pour faire moins de 12h et je décide d’envoyer ce qu’il me reste sachant que ce n’est que de la descente (surtout pour remercier mon partenaire en espérant ne pas l’avoir trop lésé).
A 4km il nous reste 24’ : c’est jouable. Mais c’est sans compter la modification du parcours et nous tombons sur un mur de 500m qui m’a littéralement brisé le moral.
Du coup mon cri de rage a fait fuir les nuages !


 
 Ayéééé !!! On finit en 12h06 à la 28ème place (inespéré).
J’ai rempli tous mes objectifs ou presque : il aurait fallu que je cours un peu plus seul et surtout moins vite !
En effet, ce trail n’est que la moitié de l’UTMB et même si j’aurais pu repartir, cela n’aurait pas été au même rythme et je ne sais pas pourquoi combien de temps...
Mais bon : Carpe Diem…"
 

 

 

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