mercredi 12 juillet 2017

GR20 en Corse par Samuel G. en 6 épisodes - le premier !

Premier épisode des aventures de Samuel Gotto, qui a traversé la Corse en mode Trail par le GR20 sur 5 jours ! voici le récit du premier jour :


"Introduction
Cela fait bien 2 ans que nous avons en tête de faire ce GR (considéré comme le plus technique d’Europe) entre amis, en mode « trail », et il nous a bien fallu plus d’1 an pour le vendre à nos biens aimées !
Et puis un jour je reçois le message suivant de la part de mon ami Ben :
« Quoi ?
Rallier à pied en 5 jours le Nord au Sud de la Corse en empruntant le GR20 et ses 180 km pour 12.000 mètres de D+ entre Calenzana et Conca
ð  Le Nord a la particularité d’être réputé plus technique, avec beaucoup de D+, de roches, de cailloux et le sud est soi-disant plus roulant… Que ce soit Nord – Sud ou Sud – Nord, de toute façon il faut tout faire !
Les 16 étapes du parcours seront réalisées en 5 tronçons de 8 à 11h de rando-course, de 25 à 47 km et de 2.100m à 3.200 mètres D+
ð  Ça c’est sur le papier tant en terme de km que de temps de course !

Quand ?
Du samedi 17 juin au samedi 24 juin 2017 dont 5 jours de course du dimanche au jeudi.
Mi-juin semble la meilleure période pour réaliser ce projet : praticable entre fin mai et début octobre, refuges ouvrant début juin, moins de monde sur le GR en début de saison (ça révèlera faux car c’est pile poil la haute saison sur le GR, tous les refuges sont complets), journées les plus longues de l’année.

Qui ?
3 à 5 coureurs confirmés avec idéalement :
1 jeune retraité pour apporter son expérience des courses à étapes (=> Pour André alias Dédé, père de Benoît, un incident cardiaque en février ne lui permettra de réaliser cet objectif)
1 cameraman au mental d’acier pour immortaliser cette belle aventure (=> Pour Vavon, une fracture au bassin mi-janvier l’empêchera de se préparer correctement)
1 lièvre costaud et bougon pour assurer le tempo au rythme de son humeur (=> c’est moi !)
1 Gentil Organisateur pour préparer l’expédition du mieux possible (=> c’est Ben)

Comment ?
En rando-course en semi autosuffisance avec un sac léger (équipement de montagne minimum + pique-nique du midi). Une assistance effectuera les liaisons en voiture entre le départ et l’arrivée de chaque étape et transportera les affaires des coureurs (change, sac de couchage, vivres, …).
L’assistance sera assurée par Charly (=> le petit frère de Ben, dont la passion est de se coucher tard et de se réveiller tard ou pas…).

Combien ?
Un budget estimé à 800 € tout compris (vol aller/retour, location d’une voiture pour les déplacements et l’assistance, nuits et demi-pension en refuge, pique-niques du midi, hébergements et repas avant et après course,  …).

Pourquoi ?
Et pourquoi pas ?
Pour réaliser un magnifique projet sportif, sur mesure, sans contrainte et sans dossard.
Pour en prendre plein les yeux pendant une semaine.
Pour une vivre une belle aventure sportive et humaine. »
Effectivement, pourquoi pas ? D’autant plus qu’en 2007 je l’avais déjà fait en mode randonnée sur 11j, avec un sac de 25kg (je n’avais pas été très bon…), en autosuffisance, en plein mois de mai, dans des conditions difficiles car les refuges n’était pas tenus (donc pas de gardien pour vendre de la nourriture) mais ouvert, et la météo étaient très mitigée (beaucoup de neige, orage, pluie mais aussi du soleil).
Donc le faire en 5j avec un sac de 5kg, une assistance et pouvoir dormir tous les soirs dans des lits avec un repas chaud : « fingers in the nose ! ».
Le plus dur pour moi est de me résigner à me séparer de ma femme et de mes enfants toute une semaine pour crapahuter en Corse avec des potes ! Ça va être long, il faut que je m’y prépare psychologiquement :-)





Le projet est ainsi lancé fin septembre !
Il nous faudra quelques soirées pour organiser et assurer cette expédition en termes :
-       de lecture de forum et de blogs
-       de logistique (billets d’avion, réservation des gîtes, liste du matériel…)
-       de cartographie (comment découper les étapes, ni trop longues ni trop courtes, en fonction du D+, pour croiser une route afin que l’assistance en voiture nous rejoigne…)
-       comme Dédé et Vavon ne peuvent nous accompagner sur tout le tracé, on fait le maximum pour leur assurer de belles randos mais aussi nous offrir des occasions de se croiser la journée
Après une bonne préparation de janvier à mai (et sans pépin pour les 2 survivants) nous avons hâtes d’y être. Les ressentis et appréhensions ne sont pas du tout les mêmes que ceux avant un ultra : la pression est moindre, pas de souci de barrière horaire, de ravito, de chrono…
Et ça c’est très vite vu sur mes entraînements qui ont été beaucoup moins soutenus que ceux de ma préparation pour l’UTMB (en termes de volume et d’intensité). De plus, je sens que je n’ai pas assez coupé dans la saison pour repartir dans une grosse prépa tout en étant frais et motivé.
Le but est de se faire plaisir, de passer de bonnes journées en montagne, d’avancer en fonction de nos envies et d’en prendre plein les yeux (même s’il faut s’en mettre plein les jambes !).
Mes seules appréhensions sont le manque d’eau (même si on a des cachets purificateurs) et l’accumulation des jours et des efforts au niveau des jambes…
Sur le papier, le rythme est de partir à 7h et d’arriver le soir vers 17-18h sachant que :
-       les 2ers jours sont plus légers en kilomètres mais avec énormément de D+ (3 étapes)
-       un gros morceau le 3ème jour avec 3 étapes et demi (il nous faut quitter le GR20 pour suivre une liaison et rejoindre un gîte en bord de route)
-       le 4ème jour est censé être plus roulant, moins de D+ mais pas mal de kilomètres
-       4 étapes sont au menu du 5ème jour : on s’en fout c’est la fin !

J-1 :

On débarque à Bastia, on récupère la voiture de location et on file direct à l’appartement de l’Ile Rousse (gracieusement prêté par le tonton de Ben).
Puis on se dirige tout droit à la plage pour une bonne baignade (faut bien s’acclimater !), et pour un bon burger/frites et Pietra (pas un instant je n’ai culpabilisé de m’enfiler ça la veille de 5j de course).



Il fait chaud, beaucoup plus chaud qu’à Paris (en tout cas pour le moment…).
Plus la soirée passe plus l’horaire de départ du lendemain est révisé et avancé : on passe de 7h à 6h.
On prépare les sacs. Le but est d’évoluer léger mais on se contraint à prendre du matériel en plus au cas où :
-       Camel back avec 1,5l d’eau et 2 bidons de 600ml (rechargé plusieurs fois dans la journée…)
-       Une frontale (qui ne nous aura servi à rien)
-       Un k-way imperméable (qui ne nous aura servi à rien)
-       Un k-way léger (qui ne nous aura servi à rien)
-       Un manche longue (qui ne nous aura servi à rien)
-       Les cartes et le profil de la journée (que nous avons préalablement plastifiés en cas de pluie)
-       Une petite trousse chacun avec : couverture de survie, strap, pansements, éosine, désinfectant, ciseaux, Spafon, antiseptique, des cachets purifiant l’eau, de la corde pour attacher les bâtons et les faire traîner par terre en cas d’orage (rien n’a été utilisé et c’est tant mieux !)
-       La nourriture pour la journée : barres, pâtes de fruit, Ovomaltine, Pom’pote, un sachet de taboulé déshydraté et un sachet de pâtes bolo (à faire chauffer au bain-marie dans un étui grâce à une réaction chimique au contact de l’eau => c’est impressionnant d’efficacité)






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