mardi 18 juillet 2017

GR20 en Corse par Samuel G. en 6 épisodes - J1

J1 Calenzana – Ascu Stagnu


On se lève à 5h pour prendre le petit déjeuner en slip sur la terrasse et il fait déjà 21°. Ça promet pour la journée…
On remonte un flot continu de randonneurs chargés de sacs de plus 20kg !


Et puis on se prend en photo devant le mythique panneau du départ du GR20.
6h25, c’est parti, enfin…



On se lance dans une ascension de plus de 10km et 1 360 D+, pas très technique, ni trop raide. On adopte assez vite notre rythme de croisière. On double énormément de randonneurs qui nous laissent gentiment passer. Tout le monde a la banane et c’est top !
Au refuge d’Orto di u Piobbu, on décide de se poser de 10’ pour manger une pâte de fruit, on achète un coca et une Orezza (eau gazeuse corse) qu’on se partage et on s’étire vite fait.
J’en profite pour recharger en eau au maximum. Je préfère trop porter que manquer !
Quelques centaines de mètres plus loin on traverse une passerelle qui surplombe des randonneurs en pleine récup… Il est hors de question, en tout cas pour les 3ers jours, de faire trempette. J’ai trop peur de perdre du temps et d’arriver tard mais aussi de devoir repartir les pieds mouillés et de choper des ampoules et/ou crevasses !



On enchaîne sur l’ascension d’un col de 750D+ pour 4km qui s’avère être technique. L’échauffement est fini, on attaque le dur ! Le chemin est raide, on évolue que sur de la roche et du caillou. Il nous faut bien lever les genoux et faire attention à la pose des pieds.



Plus on approche du sommet (2 000m) moins je suis à l’aise. Je suis souvent sujet à un coup de mou dès que je passe les 1 800m d’altitude (bouffé de chaleur, le cœur qui monte un peu plus et donc forcément un rendement moindre) et cela dure environ 30’ mais après ça va mieux.


On passe le col et la montagne nous offre une vue magnifique sur une grosse partie de notre parcours mais aussi sur la descente vertigineuse qui nous attend. Toujours aussi rocailleux, pas beaucoup d’espace pour poser un pied complet sur le sol, ce n’est que des arrêtes de roche.
La descente à grandes enjambées n’est pas pour tout de suite.


On arrive au 2ème refuge et on décide de se poser 30’ pour préparer nos sachets lyophilisés (20’ de préparation), de s’étirer, d’enlever nos chaussures et chaussettes pour nettoyer un peu nos pieds car c’est très poussiéreux. En attendant, on se prend un coca, un Orezza et on papote avec les randonneurs qui sont très dubitatifs et perplexes sur notre objectif et la légèreté de notre matériel.
En parlant de randonneurs, on croise de tout : des groupes de copains jeunes et moins jeunes, des couples (plutôt jeunes), énormément de retraités qui réalisent un rêve qu’ils avaient en tête depuis longtemps, des randonneurs en mode mulet (sac de +20kg), des randonneurs expérimentés au vue de leurs matériels. Le gros des randonneurs partent sur le GR en 12j afin d’avoir 2 ou 3j de plage après et le font davantage dans le sens Nord-Sud mais aussi un nombre significatif de randonneurs qui ne font que la moitié du GR.
On effectue la dernière ascension sur le même rythme que le départ en faisant bien attention de ne pas trop envoyer car nous appréhendons beaucoup notre état musculaire du lendemain. La descente est du même acabit : que de la pierre sur laquelle nous ne pouvons courir…
On arrive au refuge d’Ascu Stagnu (station de ski) un peu avant 17h et après 9h50 d’effort, 31km et 3 050mD+ et 1h30 de pause cumulée.
Nous sommes hébergés au sous-sol de l’hôtel et c’est très spartiate.
Une jeune tenancière autochtone nous accueille :
-       « Bonjour, le repas est servi entre 19h et 19h15 après c’est fini. Y-a-t’ il des végétariens ou autre chépakoi ? »
-       « heu, non. »
-       « tant mieux, je les déteste ! Suivez-moi je vais vous montrer votre chambre ».
Gros blanc dans le groupe…
Une vingtaine de chambres alignées de part et d’autre d’un long couloir, composées de lits superposés pour 4 à 6 personnes et sans fenêtre. Mais ce qui me gêne le plus c’est qu’il n’y a pas de porte ! On dirait des box d’écurie…
La tenancière s’arrête à un box et constate un randonneur qui s’est approprié un lit :
-       Elle : « qu’est-ce que vous faites là ? »
-       Lui : « on m’a dit de m’installer là où il y a de la place »
-       Elle : « Qui ? Qui vous a dit ça ? Un petit ? »
-       Lui : « Oui, c’est ça votre collègue, pas très grand… »
-       Elle : « C’est un con ! OK, vous pouvez rester là, de toute façon je vais régler ça avec ce petit con »
2ème gros blanc dans le groupe…
Une bonne douche froide (pour la récupération), on prend bien le temps de laver nos affaires, de s’étirer et place à l’apéro : une pinte de Pietra, Coppa, Lonzu. J’avoue que je me suis acheté un collant intégral de récupération (bien gainant, pas très agréable ni esthétique mais qui favorise la circulation sanguine). OK j’ai l’air d’une danseuse…
Bien évidemment on débriefe et on décide juste de changer notre alimentation pour passer au taboulé dès le 2ème refuge puis les pâtes au 3ème refuge car on s’est senti un peu lourd en se partageant les 2 mais il faut également qu’on s’hydrate davantage et plus tôt. On se doit de boire quelques gorgées toutes les 20’ d’autant plus qu’on ne devrait pas manquer d’eau entres les sources potables et les refuges.
On est plutôt satisfait de notre allure d’évolution (bien qu’on sache que les 2ers jours ne sont pas propices à courir). De plus, nous n’avons pas jardiné mais juste effectuer quelques erreurs de trace et quelques 300m de plus. Le GR est plutôt bien indiqué avec suffisamment de marquage pour se rendre compte assez rapidement d’une erreur…
On a fait 31km – 3 050D+ en 9h50 dont 1h10 de pause cumulée.
19h pétante le repas est servi et nous sommes agréablement surpris car c’est copieux et bon (soupe de poireaux, un demi poulet basquaise avec patates et légumes, et une tarte). Ça fait du bien d’autant plus qu’on se prend un bon digestif avec une liqueur de myrthe !
21h, on prépare nos affaires pour le lendemain et à 22h tout le monde est dans son box.


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